Devant la grille

Petit Sombre Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/08/2008

Un bras passé autour de son cou, la pointe de sa dague sur sa gorge, sa prédatrice a pris le dessus, mais sans voir la dague qu’elle lui tendait. Mélisende la range subrepticement tout en avançant lentement. Une main qui lui empoigne ses longs cheveux emmêlés, un ton sec et cassant…
« -Dis moi, elle veut quoi là ta copine ??? »
Ma copine ? Ma copine ? ! Mais de qui elle parle là… Je connais personne moi ici… Soupirant, elle reste muette, le regard interrogatif, sans comprendre de qui elle peut bien vouloir lui parler…

Cette lente marche qui n’en fini pas… soudain, une voix qui provient de la bâtisse…
Saisissez vous d’elle et ramenez la … nous. Vivante !
Un frisson d’effroi lui parcourt l’échine… Cette voix… Elle est … glaciale, le timbre raisonne dans l’enceinte de la propriété.

La femme qui la tient maintient une main sur sa gorge la laissant à peine respirer, elle se prépare à lancer sa dague apparemment. Son sang ne fait qu’un tour, c’est le moment qu’elle attendait. Prenant sa dague dans sa main sans mouvement brusque faisant semblant de se tortiller pour s’échapper. Elle sent bien que la jeune femme qui la tient est occupée par la scène qui se déroule sous leurs yeux. Devinant que la femme en rouge prépare quelque chose, elle en profite pour lui poser sa lame sur la main qui lui maintient la gorge, et se retournant rapidement, elle se libère enfin de l’étreinte autour de son cou. Menaçant la jeune prédatrice de sa dague, tournée, dos au manoir, elle fait face à ce groupe de personnes étranges.

Portant sa main libre sur sa gorge, essayant de reprendre son souffle, Méli les regarde et lentement, fait un pas en arrière, puis écartant les bras, elle range tout doucement sa propre dague, montrant par ce geste qu’elle n’est pas hostile.

Entendant les loups qui arrivent, elle sourit. L’appel de la forêt. Les voyant entrer, elle comprend qu’ils sont ici chez eux. C’est un peu leur domaine, et ils sont prêts à le défendre, tout comme ces étranges individus. Penchant la tête sur le côté, elle voit que celle qui accompagnait l’homme vient d’être blessée par la femme en rouge. Ne comprenant pas leur comportement étrange, elle interroge du regard la femme qui la tenait prisonnière un instant plus tôt. Toujours sur ses gardes, elle se recule encore, et fini par se retrouver dos au mur du manoir, leur faisant face, observant avec intérêt ce qui se passe.

Elle pose son regard mordoré sur les yeux émeraude de la femme qui l’a surprise. Puis regarde sa main, elle ne la pas blessée… Se disant qu’heureusement, elle a retrouvé son habileté… Pas l’envie qui lui manquait pourtant de vouloir se venger, mais pour un premier contact avec des êtres humains depuis fort longtemps, elle ne souhaite pas faire couler le sang, surtout qu’elle devine que derrière les pierres, derrière elle, il doit y en avoir encore, prêts à tuer tout comme ces loups qui se lèchent déjà les babines.

Ne pouvant retenir un frisson d’angoisse, elle regarde vers la porte… Curiosité ? Oui, elle veut savoir ce qui se cache là-dedans… Un regard vers la forêt : c’est là son domaine. Mal à l’aise, elle reste immobile, attendant de voir ce qui va se passer…

Maïna avait toujours la tête légèrement tournée, lorsque la somation vint de l’intérieur… Cette voix, elle la reconnaissait fort bien… celle qu’on appelait Maître… Un carreau la frôla alors et se nicha non loin d’elle… un sourire mauvais arbora ses lèvres… elle tourna alors son visage toujours dissimulé vers la femme à la capeline rouge… Un ordre avait été donné… la femme qui avait été trainée plus-tôt dehors par l’homme qui s’était trouvé non loin d’elle sur un banc… semblait fort prête à exécuter l’ordre…

La frangée s’avança de quelques pas vers ce qui semblait être un peu d’action… son envie de laisser ses instincts prendre le dessus lui signifiait que l’ennemi à prendre était cette jeune femme… elle semblait fort arrogante et semblait croire que le contrôle était sien… l’était-il vraiment… elle en doutait fort bien… l’animosité augmentait comme la distance entre elle et l’action diminuait… un nouveau carreau fendit alors l’air… ce dernier était sortie de sous la cape rouge que la gamine portait… cette fois une cible avait été touchée… la femme aux yeux saphirs… le sang perlait de sa cuisse… elle s’arrêta donc et regarda l’homme s’interposer entre les deux femmes… une main tendue… elle se dit alors qu’il y aurait matière à sévisse s’il osait lui tendre la sienne… des yeux vides voilà tout ce qu’il laissait paraître… risquer… que de bonne question…

Maïna les observait à tour de rôle, mais essayait toujours d’avoir une vue d’ensemble sur tout ce qui se passait autour d’elle… qu’allait-il se passer, une autre bonne question… Maïna réfléchissait en quatrième vitesse… point d’arme… que son corps… mais qui était à s’y méprendre d’une dureté imprévisible tout comme elle d’ailleurs… se devait-elle d’aider… d’assister… de regarder… on regard toujours perdu dans sa mèche de cheveux ne laissait rien paraître… une décision possible… mais une envie que pour sûr…

Elle ne manqua point la venue des autres auprès de la femme blessée… une raison… elle ne le savait point… mais elle se dirigea aussi vers elle… elle la voyait vouloir tirer sur l’arme qui l’avait meurtris… risquer… mort… probable… lorsqu’elle fit alors le geste de tirer… la frangée arracha un bout à son foulard et se précipita vers la blessée… pourquoi aider… bonne question… mais elle ne lui avait rien fait non plus… elle se dirigea donc d’un pas fort rapide vers cette dernière le tissus à la main pour empêcher l’expulsion rapide du sang…

La fautive de cette acte disait de lui venir en aide… pensait-elle que personne ne bougerait… malgré le fait qu’elle lui était inconnue… elle était une femme… une autre qui avait possiblement eu la vie fort compliqué… mais point de question… point de parole… que de gestes pour empêcher cette femme de se vider… surprise et instinct de survie la font donc bouger pour assister…

Assister… mais pourquoi… personne ne l’avait vraiment fait avant son arrivée à cette auberge… mais point de négatif à son égard… elle se décide enfin à agir… une fois le carreau retirer… elle bouge rapidement… dans un geste… plaie enveloppée… d’un autre… serre fermement le tissus pour bloquer l’affluant de sang… voilà…

Surprise… elle reste alors presque immobile… se posant une multitude de questions… qu’elle fit taire pour retourner à son royaume… l’observation de ce qui se passe autour… point de mot dit…

Une fois de plus la scène qui suivit se déroula très vite, trop vite. Et pourtant le temps semblait s‘être arrêté. Contact étrange, oublié, une main dans la sienne, une autre main, un autre lui. Distorsion des idées qui s’entrechoquent à en perdre la notion de réalité, plaie qui se réouvre pour tant qu’elle fut réellement refermée un jour. Seamus tira sur la main d’Izaé pour la relever. A peine sur ses deux pieds, la sœur d’Iphae lui fit prendre conscience de l’acte inconsidéré de Cellene. Elle venait d’ôter le trait fiché dans sa jambe, occasionnant ainsi probablement autant de dégâts que lorsqu’il y pénétra sans ambages. Il n’avait que peu de connaissances dans l’art de guérir mais il perçut de suite l’erreur de l’Azurée.

Poussé dans le dos vers Cellene, d’un geste fort peu compréhensible d’Izaé, le Taciturne fut un moment désemparé, moment mal choisi s’il en était. Au regard étrange de Cellene, autant teinté d’hostilité que d’incompréhension, Seamus crut comprendre que sa main tendue avait été mal interprétée. Mais le temps n’était toujours pas aux explications, pas plus pour elle que pour Izaé.
Le Maître avait ordonné et il fallait lui obéir… A quel prix cependant. Sacrifier Cellene en la laissant se vider de sa substance vitale était bien entendu hors de question, dût-il pour cela désobéir. La culpabilité avait été sa compagne pendant tellement de temps, revenue à la surface de manière criante au retour d’Izaé dans sa vie, qu’il ne supporterait pas être la cause d’une mort supplémentaire. Bien décidé à porter secours à son amie, il fut devancé dans son élan par l’étrange jeune femme qu’il avait pu croiser plus tôt dans le couloir du rez. Derrière cette frange se cachait une personne aux gestes surs et décidés. A n’en pas douter elle savait ce qu’elle faisait, garrotant la jambe de Cellene pour juguler l’hémorragie. La donne était désormais tout autre… Bien que…

Les ordres avaient été plus que clairs et il ne serait pas bons qu’ils soient réitérés. Seamus posa une main hésitant sur l’épaule de Cellene tout en cherchant à accrocher son regard du sien. Il tourna lentement la tête vers la jeune femme qui prodiguait ses soins à l’Azurée :

…confie…

Il se tourna ensuite vers celle qui l’avait brutalement replongé dans l’époque qui l’avait transformé, lui l’Espiègle en Taciturne. Elle semblait avoir compris, provisoirement du moins, que tout acte inconsidéré de sa part lui serait à coup sûr fatal. Mais il savait aussi que cette relative soumission ne serait que de brève durée, même si elle avait rapidement rangé ses armes ou plutôt les avait rendues moins visibles. Seamus glissa à ses côtés et lui saisit l’avant bras avec fermeté.

…joue le jeu…
…sinon pourrai rien…

lui murmura-t-il avant de poursuivre de manière audible pour tous et plus que probablement pour Chaos qui n’était toujours pas apparu sur le perron.

…Pauvre folle…
…ne sait tu pas…
…où tu es ???...

Il resserra sa prise et entreprit de la faire avancer en direction des marches menant à l’entrée principale du Manoir. D’un coup d’œil rapide et circulaire, il avait évalué ses chances de réussites. Cellene blessée ne pourrait lui venir en aide, pas plus que la jeune femme qui s’occupait de sa blessure. Restaient la louvetière et l’intruse qu’elle avait appréhendée. L’espace d’un instant, Seamus se demanda si ce n’était pas cette dernière que le Maître avait désigné, mais le doute n’était guère permis. Il ne pouvait s’agir que d’Izaé…

Comment pourrait-il empêcher le Maître, ou pire Infamie, de faire subir à l’indomptable Izaé, les sévices les plus vils, issus de leur esprit de toute évidence dérangés ? Il n’en avait encore aucune idée. La scène de la réunion était toujours bien présente à l’esprit de tous ceux qui y avaient assisté. Une fois de plus il allait être confronté à des choix impossibles, mais cette fois il ne faiblirait pas, il irait jusqu’au bout, rien ne le séparerait de celle qui lui avait rendu la volonté de vivre, la Flamboyante, Xandrya.

Rien, ni personne…

La tête lui tourna, le sang s'écoula de sa blessure bien plus rapidement après avoir ôté le carreau. Le teint de l'Azurée se défit, la pâleur prit la place, gagna de l'envergure. Ses couleurs rosées aux joues, déjà peu présentes s'effacèrent. La main de Cellene tentait de stopper l'écoulement de sa sève vital, mais ce n'était pas suffisant. Tout autour d'elle s'effaça progressivement, plus rien ne semblait existé, les personnes disparurent du champ de vison des deux saphirs encore grands ouverts. Cellene fut projetée dans son passé, dans ses souvenirs. La douleur, la perte de son sang, l'abandon de son sens des réalités fut dissipé en quelques instants. Les voix qui s'élevèrent encore autour d'elle, ne furent plus qu'un léger son.

Même cette main inconnue qui s'était précipité sur sa plaie, même ce garrot fait à l'improviste afin d'éviter que la belle Azurée ne se vide de son sang aux portes du repaire de la Main Noire, tous ses gestes ne parvinrent plus à ramener le semblant d'esprit sain à la réalité. Tous défilèrent devant elle, de Sa nuit de terreur, du berceau vide et emplit de sang, passant par son départ de sa maison; cette nuit qui avait mit un terme à sa vie simple, tranquille, sans histoire. Cette nuit qui l'avait amené à s'évader, à changer autant moralement que physiquement, à devenir cette femme sanguinaire, sans pitié ou presque, sans coeur en apparence, froide, morte pour ceux qui ne pouvait la connaître en profondeur. Ce voyage vers l'enfer, vers ce Manoir, son arrivée, les rencontres qu'elle avait pu faire, les liens qu'elle avait pu tisser, les missions ou plutôt la mission qui l'avait obligée à sortir de son "cocon" de sécurité pendant de longs mois. Tout y passa, tout y repassa comme si son subconscient faisait remonter et avancer le film de sa vie depuis cette nuit là. Si un jour, un homme ou une femme lui aurait dit qu'elle exécuterait les ordres d'un autre, qu'elle serait son "esclave", son subalterne, elle en aurait ri. Pourtant sa vie l'avait amené à la longue à apprendre à se protéger même derrière un homme à la bure. Toutes protections étaient bonnes à prendre. Pourtant, aujourd'hui, à ce moment-là, une inconnue l'avait blessée, avait meurtrit ses chairs au coeur même de son cocon.

Un regard vert chercha le sien, ses deux saphirs bougèrent de gauche à droite, semblant chercher un réconfort, un soutien, une aide peut être. Ils trouvèrent les émeraude de son ami, le même ami qui avait tendu une main ou il ne fallait pas. Ou peut être qu'elle l'avait mal interprété, c'était sans doute ça. Car il n'aurait pas déposer une main sur son épaule. Cette main qui la fit reprendre une petite minute de conscience. Ses yeux perçants qui s'illuminaient dans le noir ou était plongé Cellene, ses mêmes yeux qui semblaient lui parler, eux qui étaient la plupart du temps vide. Ils semblaient la supplier de rester, de revenir, de tenir le coup. Le corps de Cellene tressauta, une de ses mains s'agrippa sur l'épaule de "sa sauveuse". Sa respiration s'était ralentit, sa poitrine se souleva lentement. L'Azurée perçue les lèvres du Taciturne bouger, lui parlait-il? Sans doute pas, il en avait pas besoin. Sans doute était-ce pour sa voisine. Il se détourna d'elle, avant d'attraper l'avant-bras de cette femme arrogante, la même qui avait envoyé ce carreau dans la cuisse de Cellene.

Le sol se déroba sous elle, elle s'accrocha comme elle le put de sa voisine. Ses lèvres se mirent à bouger, Cellene tenta de lui parler, de lui demander une chose. Il fallait qu'elle s'allonge, avant qu'elle ne puisse perdre totalement conscience.

...in...fir...mer...ie...

Ses yeux s'arrêtèrent sur Loreleï. Dans ce moment de pur dérangement dans son esprit, elle venait de se souvenir de son nom. Elle s'était bien présentée pendant sa dernière absence cérébrale.

Lor..el...eï...

Ses paupières se fermèrent, puis s'ouvrirent à nouveau, ils firent le mouvement plusieurs fois de suite. Cellene prit ses dernières forces pour rester éveillée, pour que l'une ou l'autre jeune femme l'aide à se bouger jusqu'à l'infirmerie. Elle était bien incapable de le faire toute seule. Elle zappa totalement la deuxième intruse, cette femme se faisait si petite, ne bougeait pas d'un pouce non loin de Loreleï, comme si elle n'était qu'observatrice, comme si les présences humaines en si "grand" nombre était trop pour elle.

Mi-surprise mi-étonnée de voir la jeune sauvage essayer de jouer à la rebelle, Loreleï hausse les épaules en la voyant faire.

Elle se tortille, use d’une dague mal aiguisée et échappe à la vigilance de Loreleï, se positionnant dos au Manoir.

Loreleï jubile Hmm ! Hmm ! Hmm !

Elle rit Hi ! Hi ! Hi !

Elle stoppe, la regarde, haussant un sourcil.

« Et…Tu comptes faire quoi maintenant… ? Attaquer le Manoir…seule ? »

Lor observe la porte d’entrée non loin, lieu d’où provenait la voix du Maître

« Han Han…mauvaise idée… »

Loreleï profite de l’instant ou la jeune sauvage regarde l’entrée pour reprendre sa tignasse en main, lui susurrant à l’oreille :

« Ne m’énerve pas…Pas le jour… »

Gardant en main la poignée de cheveu, elle voit une autre des nouvelles venir en aide à Cellene, s’occuper avec des doigts habiles de la plaie de cette dernière, Loreleï se rapproche alors, la sauvageonne courbée en deux par la ferme empoignade de Loreleï, ne lui laissant plus aucune chance d’essayer de se dérober, ni de la prendre pour une idiote.

Les émeraudes se plantent dans les saphirs de Cellene lorsqu’elle mande l’infirmerie, se croisant durant un moment de lucidité de la blessée. Loreleï se souvient…cet état…Sa main qui tient fermement la sauvage ne relâche pas prise, mais son second bras vient aider Cellene.

« -Elle perd connaissance, elle va se trouver dans les abimes de son esprit si elle n’a pas rapidement des soins… »

Gênée dans sa prise par la sauvage, Loreleï la relâche, et dans le même temps reprend sa dague en main, intimant à la sauvage d’avancer.

« -Avance… » Mouvement du menton en direction du Manoir « Là-bas… »

Elle glisse alors son bras sur les hanches de Cellene, sa tête plongeant vers le bas, son propre bras étant déposé autour de la nuque de Loreleï et entame la distance qui les séparent jusqu’au manoir aidé de la femme aux doigts de doc.

La sauvageonne avance, sans mots dires, comme si sa curiosité la poussait à se rendre dans le manoir. Mais savait-elle ce qu’elle allait trouver ?

A ce moment là, quelques hurlements de loups commencèrent à se faire entendre et un léger rictus s’affichait sur la commissure des lèvres de Loreleï.
S’ils le souhaitaient, ils pouvaient dévorer les batards…Cela ne gênerait personne…

Le visage se lève vers Seamus et l’inconsciente en rouge, Loreleï préfère garder un œil sur elle, même de derrière…En si peu de temps, elle a dérangé le Manoir…

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Seamus n'était décidément pas plus qu'un détritus de l'humanité, il n'était pas fichu de secourir son amie, heureusement que la frangée a plus de réflexe que lui pour la "secourir".
Comment j'ai pu ne serais-ce qu'un instant admirer cet homme ? surement parce qu'Iphaé l'aimait, mais maintenant...
Tout le monde semble m'avoir à l'oeil, serait-il si rare que la quiétude de cet endroit soit dérangé ? Un peu d'animation effraierait-il les habitants de ce lieu ? Le planqué de l'intérieur n'aimerait-il pas être dérangé pendant sa sieste ?
Toujours est-il que moi et mes compagnons ne semblont nullement le bienvenu en ce lieu, pour ne pas dire indésirable, ma main enfouie sous la cape se resserre autour de la gachette de ma petite arbalète quand la raclure se saisit avec force de mon bras.

Les quelques boucles échappées de mon chignon viennent fouetter mon visage quand je tourne la tête avec virulence pour river mon regard à celui de Seamus, il murmure... pourquoi ?
Une requête, jouer le jeu... dans quel but ? qu'il puisse quelque chose pour moi ? depuis quand le pourrait-il ?
Mon regard bleuté fait rapidement le tour des protagonistes au débord de la cour, effectivement, je ne suis pas en position de négocier, si tant est que je puisse être en position de quoi que ce soit... Heureusement mes fidèles ne me quittent pas et grondent déjà sur l'infâme au bandeau.
Mes paupières qui se ferment pour seule réponse à sa requête muette avant qu'il ne se mette à jouer la comédie aux yeux de tous, un claquement de doigt discret pour rappeller mes bêtes à l'ordre, qu'ils se tiennent tranquilles et se méfient cependant des loups qui rodent et que l'on entend dans les fonds des bois.

C'est le moment de jouer le jeu alors...Qu'il en soit ainsi... rictus sournois et rapide qui anime mon visage avant de donner du répondant au simulacre de Seamus, geste d'humeur sec, je tire mon bras en signe de mécontentement à sa façon d'agir et à ses mots, pas besoin de me forcer ne serait-ce qu'un peu, ma réaction est juste amoindrie rapport à une réelle intervention de sa part de ce genre.
Un regard vers la porte, le roitelet ne s'est toujours pas montré, un planqué à n'en pas douter, je vais adoré le faire bouger moi l'empaté, mais j'ai d'abord à faire avec celui qui me tient par le bras.
Hum... un peu plus de piquant pour plus de crédibilité ? De nouveau le même rictus sur mon faciès, toujours aussi rapide, qu'il ne soit pas perçu... ma voix s'élève alors.

Folle ?!?!?
Alors suis à ma place, tu m'as l'air d'avoir trouvé une sacrée bande de tarés ici !!!

L'enfoiré resserre sa pogne un peu plus, mon regard clair le tue en un instant, faudrait pas qu'il se prenne trop au jeu alors qu'il me tire à son côté pour me faire avancer vers la porte.
Ma cape balaie le gravier de ce qui semble devenir l'intérieur de cette demeure, un peu comme une cour...

Maïna avait bougé inconsciemment… Toujours aussi observatrice et alerte… pas grand-chose lui échappait… Elle vit l’homme tendre la main à la femme en rouge… cela ne semblait pas être un bon signe… que ce passait-il… il semblait très bien la connaître à voir son comportement… Il s’était retournée vers elle… confie… croyait-il qu’il laisserait l’Azuré se vider… elle semblait appartenir à ce manoir… Geste sans importance pour elle… son regard caché était plus qu’acéré… elle se demandait bien ou était la confiance… des mots faiblement prononcés… L’Azurée s’était cramponnée à elle… tout en la soutenant…

L’autre femme s’était approchée tenant la sauvageonne par la tignasse… Elle passa une main sur la hanche de la blessée… Maïna l’aida ne quittant point de sous sa frange l’homme et la femme en rouge… un pressentiment venait de naître… la confiance… faudrait travailler fort pour que cela soit possible… Le geste que l’homme avait posé ne disait vraiment rien de bon… Vivait-il dans le passé ou le présent… valait peut-être mieux ne pas savoir… La femme aux yeux azures avait besoin de soins… elle l’aida du mieux qu’elle pouvait… mais son regard sous sa franche aurait bien dit ce qu’elle pensait du mouvement de l’homme… elle remarqua alors que la femme qu’elle avait secouru semblait perdre pied de la réalité… cela ne valait vraiment rien de bon… Elle balaya la scène du regard sous sa franche… si quelqu’un aurait pu voir son regard… il n’aurait sûrement pas aimé… elle avait un regard dur sous sa mèche et un rictus peu invitant s’affichait sur son visage… Elles se dirigeaient vers l’embrasure de la porte…

Toujours entrain de surveiller ce qui se passait… elle se demandait bien ou était l’infirmerie qu’on avait parlé… celle qu’on nommait Loreleï devait bien savoir ou elle se trouvait… elle se retrouverait donc devant le Maître des lieux une autre fois… Quel serait cette nouvelle rencontre… elle ne le savait pas, mais elle avait besoin de conduire la femme pour qui elle avait fait un garrot vers une personne qui devrait pouvoir lui venir en aide…

La frangée se surprit quand même de vouloir porter une aide à une pure inconnue, mais bon… il fallait être folle pour laisser une personne domiciliant là ou elle se trouvait se vider de son sang sur le parquet… ce n’était pas la meilleure façon d’arrivée… Surtout qu’elle se demandait toujours ce que cet endroit renfermait… Samaël l’avait conduite ici… mais elle ignorait quand même ce que serait la suite…

La confusion s’installa dans son esprit, la douleur l’enveloppa, monta de sa cuisse à sa hanche, de sa hanche à ses côtes, de ses côtes à son dos jusqu’à sa nuque. L’envie de partir dans l’inconscient fut trop forte, mais l’Azurée se battit pour ne pas sombrer, le sang semblait s’écoulé encore de sa plaie. Loreleï réagit rapidement, elle avait donc compris les mots presque inaudibles que Cellene avait pu prononcée. L’inconnue la soutenait de l’autre côté, elle ne risquait plus de tomber. Ses yeux saphirs s’ouvrirent et se fermèrent rapidement, le sol se dérobait sous elle, l’image renvoyée à son esprit était flou, incompréhensible, deux ombres s’étaient éloignées. La respiration de Cellene était devenue plus lourde, plus rapide, la sueur perlait sur son front, son corps tremblait légèrement. Soutenue des deux côtés, l’avancement fut lancé dans une souffrance immesurable. Chaque pas fut une torture, chaque pas donnait une lancée douloureuse dans sa cuisse. Pourtant, le manoir se rapprochait d’elle, l’entrée du repair n’était plus loin d’elle, les escaliers se montrait devant les yeux de Cellene.

L’esprit torturé de l’Azurée ne cessa de lui renvoyé des images. Tout était si incompréhensible, tous se mélangeait, du passé au présent. Cellene ne pouvait plus lutter pour rester dans la réalité. Ses yeux qui auparavant cherchait quelque chose autour d’elle, s’était figé devant elle, pendant qu’elle se traina jusqu’à l’entrée du manoir, suivant de près le couple. Des voix s’élevèrent, dont celle du Maître. Cette même voix qui avait ordonné de capturer l’intruse vivante. Comment Cellene avait-elle pu obéir ainsi sans être sûre d’avoir un soutient quelconque ? Inconscience ? Ou juste preuve qu’elle savait exécuter les ordres du Maître à la lettre ? Ses questions s’effacèrent si rapidement dans son esprit, qu’il lui était incapable de pouvoir y répondre pour l’heure.

Elles avancèrent toutes les trois, accompagnée par la deuxième intruse, qui avait été menacée par Loreleï jusque dans le hall d'entrée.

Petit Sombre Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/08/2008

Son attention attirée par les bruits et les voix qui sortent du manoir, Mélisende relâche sa garde.

Elle regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux, et l'instant d'après, le regard attiré vers la porte, elle se retrouve les cheveux à demi arrachés... C'est qu'elle lui fait mal, cette femme !

Ses mots raisonnent à son oreille :
« Ne m’énerve pas…Pas le jour… »

Oui, ça, elle l'avait bien compris. Voyant la femme blessée et une scène dont elle ne comprend rien qui se déroule devant elle. Ne pas l'énerver... mais c'est qu'elle semble s'énerver rapidement ! Comment ne pas l'énerver ? Un simple geste suffit à la mettre hors d'elle !

Optant pour rester tranquille, elle fait les quelques pas que sa tortionnaire lui intime d'un mouvement de poignet qui met à mal son cuir chevelu.

Soudain, elle relâche la prise, et la menace à nouveau de sa dague. Quelle humeur ! Elle reste stoïque, regardant la femme-prédatrice, et l'entend lui dire :

« -Avance… » et lui indiquant le manoir d'un mouvement de tête « Là-bas… »[/color]

Un peu surprise, Méli s'avance vers la porte et regarde autour d'elle. Elle qui est plutôt discrète se voit obligée de précéder le groupe. Un regard en arrière, elle voit que la femme blessée n'a pas l'air bien du tout. Qu'elle idée d'avoir retiré le carreau de sa cuisse.

Sans un mot, elle monte les quelques marches et ouvre grandes les portes, clignant des yeux pour s'habituer à la pénombre de l'intérieur. Elle se plaque contre le mur qu'elle trouve, regardant les alentours, essayant de se faire discrète.

L'autre lui avait parler d'attaquer le manoir et avait rit. Elle comprend pourquoi. Regardant sa pauvre dague que la femme n'a même pas pris la peine de lui enlever, elle comprend que de toutes façons, elle n'aurait pas pu faire grand mal.

Inspirant profondément, elle se dit que la vie dans la forêt, c'est fini, ici commence pour elle une nouvelle vie. Elle a tout à découvrir. Regardant la femme, elle lui lance un regard interrogatif, cherchant à comprendre.