Devant la grille

Petit Sombre Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 19/08/2008

Cris aigus connus, ceux de mon espèce, ma tête se redresse cessant d'oter les parasites de mon plumage, pourquoi ce tintamarre ?
Les humains dans la cour, ils sortent de l'intérieur à quoi bon s'énerver et piailler comme une de ces pies jacassantes.
Voilà le mâle qui se pose à proximité sur la grille, cou qui se tourne pour l'observer, encore du sang sur le bec, il connait où chasser sans difficulté vu sa gave.

Ce territoire je vais devoir le partager avec lui, peut-être une opportunité, mais si il cherche la domination il devra mourrir, je ne tiens pas à être de nouveau captive, la roussaude n'est qu'une humaine pas bien maline mais elle me laisse libre.
Douce liberté, douce sensation... Attendons voir ce que vaut ce faucon, s'il vaut la peine de s'y intéresser, voir si le reste est aussi valable que son plumage...

Petit Sombre Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 18/08/2008

Un point noir dérive et s’approche, grossit. Dans le ciel nuageux, un volatile s’avance. Il file droit, suit une ligne et finit sa course, se débattant dans les airs pour se poser sur les parapets.

Suspendu, il effleure la pierre avant de se poser. Un malheureux poids qui le fit peiner pendant sa course continu de le gêner maintenant posé. Un parchemin est serré a une de ses pattes. Le pauvre oiseaux se débat mais ne réussit a faire choir la charge.

Pourtant un message d’une grande importance est solidement attaché.

Devant la grille - Page 3 Parcheminzt5

Je ne doute pas qu'elle m'aie aperçu. J'ai tout fait pour cela. Je reprends un peu mon souffle car voler à te telles vitesses et prendre de telles postures en plein vol n'est pas de tout repos. Je reprend mon envol pour aller voir l'effet que j'ai pu avoir sur cette "douce" créature. La belle feint de m'ignorer mais je connais cette stratégie. Il faut que je trouve autre chose. Tiens ? c'est quoi que cet étrange volatile en perdition. Une proie facile... Mais il ne faut pas que la belle s'en rende compte. De un elle pourrait me la faucher sous le bec et de deux si elle s'apercevait de la facilité de la prise, j'en perdrait en crédibilité, moi le seigneur des aires du Manoir. A moins que... Oui c'est cela, compliquer la tâche.

Au lieu de bêtement fondre sur ma victime qui vient de péniblement échouer sur le parapet du mur d'enceinte et de la tuer d'un simple coup de serre et l'emporter, je vais utiliser mon bec. Pas simple de pouvoir tout contrôler mais je devrais pouvoir y arriver, ce n'est pas comme s'il était perché dans un arbre. Ici au pire je ne fais que le frôler sans risquer de percuter d'autres branche.

Trois ou quatre coup d'ailes puissants, une descente vertigineuse, un redressement à angle droit, et une tête arrachée... L'animal dans son épuisement ne m'a même pas vu ni entendu arriver. Je virevolte dans les airs agitant la tête sans vie dans tout les sens, trophée sanglant d'une bataille qui n'a pas eu lieu.

Le corps de ma victime, désolidarisé de sa tête, s'agite de soubresauts réflexes avant de choir dans l'enceinte du Manoir.
La partie n'est pas terminée pour autant. Je rejoins cette boule de plumes informe et sanguinolente et commence un dépeçage minutieux. Je prépare un cadeau de choix à la belle oiselle. Tandis que je fouille les entrailles de la dépouille, je remarque distraitement que l'oiseau avait servi en son temps de messagers pour les humains. Serviable et reconnaissant je dépose bien en vue la patte à laquelle est attachée un morceau de peau bien peu comestible. L'Humain n'est pas loin il la trouvera sans doute, d'autant que je pousse quelques cris pour attirer son attention.

Ayant prélevé mon présent, je retourne vers la belle qui semble avoir suivi mon manège d'un oeil distrait. Je dépose à ses serres, servile et calculateur que je suis, le coeur encore chaud de feu le messager. Je m'éloigne un peu, je n'oublie pas que je suis un tiercelet, avec ce que ça implique.

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Quelques heures déjà que j'ai pénétré dans cette foret, que le tissu de mon manteau s'abime à ces buissons de ronces qui me barrent le chemin, plusieurs heures que je tourne en rond dans ce dédale de végétation, ma patience commence à avoir des limites, celle de mes compagnons aussi, désireux de se reposer, moi de même à force de piétiner ces feuilles mortes et boueuses.
Une branche un peu plus basse que les autres, l'attache de ma cape enlevée et délaissée au pied de l'arbre, bras tendus vers la branche, je grimpe jusqu'à la cime de cet arbre pour avoir une vision globale de ce bois.
Un sourire en coin sur mon visage, une batisse immense se dresse au fond de ce bois, un chemin déboisé y menant, prenant sa source en plein centre de la foret, non loin de moi, judicieuse idée qui m'a traversé la tête sous la colère et l'agacement.
La redescente s'avère acrobatique, à deux doigts de tomber plusieurs fois de suite, bien longtemps que je n'ai pas exercé ce genre d'escalade, enfin mes pieds touchent le sol ferme, enfin plus ou moins.

Un mouvement ample, et me voilà de nouveau vétue de rouge de la tête aux pieds, marchant droit en direction de ce chemin dégagé que j'ai aperçu, pour enfin y déboucher après une bonne demi-heure de marche.
Le reste de ma progression s'avère plus agréable, n'entendant que le doux froissement des feuilles mortes sur le tissu de ma cape qui traine derrière moi, devant moi l'édifice qui se fait de plus en plus imposant au fur et à mesure que j'approche, un véritable manoir, magnifique.
Avec détermination je me dirige vers l'antre des grands méchants loups comme le laisse courrir le bruit et les cancans des comères des différents villages où j'ai pu avoir renseignement sur ce clan, le petit chaperon et ses canidés qui foncent vers les pas gentils.
Cette idée me fait doucement sourire, je n'ai rien à faire de ce clan et de sa main noire, un seul des leurs m'intéresse, pour les autres qu'ils restent où ils sont et il n'y aura pas d'éclaboussures, quoique les toucher, le touchera surement lui aussi.

A réfléchir...

Enfin j'arrive devant les lourdes grilles qui tiennent, à priori, clos le domaine, lentement je me déplace en longeant le muret qui fait suite au portail, mes doigts longiformes suivants les barres de la cloture qui entoure la propriété.
Du mouvement dans la cour, je guette, aperçois une jeune femme, une autre, et...

Impossible, c'est trop facile, c'est pas possible, des mois que je le cherche et le voilà devant moi
Toi...

L'espace d'une seconde, j'hésite arbalète ou arc, non pas les carreaux que j'ai récupéré sur le corps froid de ma soeur, je les garde pour le jour où... pour ce moment que j'attend depuis si longtemps.
Calmement, je sors mon arc de sous ma cape, décalant juste ce qu'il faut de ma capuche pour mettre en place ma flèche et la pointer vers lui, bandant la corde avec aisance et force, la cible est dans ma ligne de tir, lorsque je rabaisse mon arme.

T'as pas perdu de temps espèce de raclure...

L'autre femme, il la tient par la main, déjà remplacée celle qu'il a assassinée, vite oubliée ma soeur bien-aimé, la pointe le cible entre les deux yeux, déviant au dernier moment lorsque mes doigts relachent la corde.
Un sifflement à mon oreille avant qu'elle ne vienne siffler à la sienne, s'écrasant contre le mur de pierre derrière lui, sans l'avoir touché, volontairement, malgré ce que mes entrailles me disaient de faire, j'ai résisté, ça aurait été trop simple...
Lentement, alors que j'ai attiré son attention, je me déplace vers le portail, la tête enfouie dans ma capuche vermillon, précédée de mes fidèles compagnons, murmurant comme une lithanie : Iphaé... Iphaé... Iphaé....

Enfin rendue devant les imposantes grilles, je me tiens là, droite, l'arc en main, l'observant, un sourire en coin illuminant progressivement mon visage, il se demande, donnons lui une réponse.
Lentement, je baisse ma capuche, dévoilant mon visage, mes traits et mes cheveux bouclés et foncés, ce faciès devenu si proche de celui de ma soeur depuis que je suis femme.
Croira t-il voir un fantome ou une revenante ? Croira t-il a une hallucination ? Comprendra t-il de qui il s'agit ? Toujours est-il que je me tiens là, sans bouger, le fixant avec détermination.

Approche... je suis là pour toi... pour réveiller ton passé et tes démons... ton cauchemar est aux portes de ta vie...

Murmure inaudible pour le premier intéressé mais ô combien lourd de signification pour moi qui viens de le prononcer.

Ayant terminé la lecture du parchemin décroché de la patte ensanglantée du commissionnaire déchiqueté, il le plia soigneusement lorsqu’il ressentit un souffle le long de sa joue droite, immédiatement suivi du bruit mat d’un morceau de bois qui s’éclatait contre le mur derrière lui. Souffle et bruit caractéristiques qui réveillèrent en lui ses instincts de chasseur sylvestre.

Sans aucun ménagement il projeta Cellene au sol et siffla entre ses dents une phrase complète et intelligible à l’adresse de Lorelei.

Nous sommes attaqués, abrite toi derrière ce rocher.

Il se tapit à son tour, accroupi au sol et d’un geste lent se saisit de son épée abritée dans son fourreau en travers de son dos, sous son mantel de cuir. Arme bien dérisoire face à ce genre d’attaque, mais il avait choisi de ne plus en porter d’autres, si ce n’était ses dagues, cachées dans chacune de ses bottes. Il en prit d’ailleurs une dans l’autre main, certes moins agile mais encore suffisamment vaillante que pour faire mouche d’un habile lancer.

Tous les sens en éveil il scrutait à travers la grille. Le projectile mortel pouvait provenir de n’importe où. De la frondaison des arbres jusqu’aux épais buissons qui rendaient inextricable la forêt environnante. Pas un bruit. Même la faune sauvage semblait s’être tue, accentuant la tension ambiante de son silence oppressant.

Un puis deux puis plusieurs quadrupèdes firent leur apparition derrière les grilles du portail. Assurément ce n’étaient pas de loups, mais on ne pouvait pas non plus les qualifier de chiens. La sauvagerie de leur port altier laissait supposer un croisement. Mais l’heure n’était pas à l’analyse de curiosités biologiques. Leur sécurité était menacée par ce tir de flèche qui n’était surement pas fruit du hasard. D’autres suivraient avec une quasi certitude.

C’est alors qu’une silhouette féminine se montra derrière la lourde grille de fer finement forgée. Seamus observa avec un intérêt non dissimulé cette silhouette, cette démarche. Sentiment de malaise diffus, indicible et pourtant présent.

Il retourna sa dague dans sa main, prêt à la lancer au moindre danger. Un archer ne pouvait pas décocher ses flèches par surprise, pour peu que la femme soit seule ce qui restait plus qu’une simple éventualité. Le Manoir avait déjà fait l’objet d’attaques par divers groupements, allant même jusqu’à occasionner une blessure au Fondateur.

D’un geste ample, gracieux et presque provocateur, la femme laissa choir sa capuche sur ses épaules. Plus son visage se dévoilait, plus le sol semblait s’ouvrir en deux sous les pieds du Taciturne. Cette sourde angoisse qui avait pris naissance à l’apparition de la silhouette prenait de plus en plus vie. Vie impossible, hors entendement, inacceptable même pour un sombre rêveur comme lui. Il l’avait tué, il le savait, nul ne pouvait survivre à pareille blessure, la mort n’avait pu qu’être instantanée, c’était d’ailleurs son unique but, la libérer, la délivrer, empêcher ce viol infâme de perdurer.

Et elle était là, mystique apparition dans le clair obscur d’un contre jour improbable. Seamus cligna plusieurs fois des yeux, croyant être victime de son imagination, ou des vapeurs délétères qu’il avait pu humer dans le Manoir, ou d’une quelconque mystification.

Ce visage, ces yeux, ces lèvres qui maintenant remuent comme celle qu’il avait tant lues avant, avant, avant… A cette époque où Espiègle était son surnom, avant que tout ne bascule, à cause de lui.
Des plaies qu’il avait mis tant de temps à guérir s’ouvraient instantanément. Tel Sisyphe, il se retrouvait en bas de la montagne.

…Xandrya…

Incantation, appel, conjuration, bouclier. Ce n’était pas le nom d’Iphae qui franchit ses lèvres mais bien celui de celle qui l’avait ramené à la vie, à une autre vie. Non pas à l’oubli, car nul ne peut oublier l’aimée qu’il a tué de ses propres traits, mais à la renaissance. Sans probablement s’en douter, la Flamboyante lui avait permis de surmonter des sentiments dévastateurs tels la culpabilité, l’auto-dépréciation, le déni de soi.

En un tour de main l’édifice se montrait branlant, vacillant, fragile. Terreur, horreur, incompréhension. Le Taciturne était anéanti, quand bien même, de par sa posture, il ne le laissait paraître.

Petit Sombre Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/08/2008

Elle la suit du regard, et regarde les loups. Attirée par ces bêtes qu'elle aime et qu'elle côtoyait, elle la regarde s'enfoncer dans la forêt. Un nouveau regard par la fenêtre, puis elle se retourne vers la dame en rouge qui ne lui prête plus aucune attention, et disparaît dans la forêt touffue.

Fascinée par cette femme, et surtout par les loups qui l'accompagne, elle décide de les suivre, et discrètement, la suit de loin. Mélisende sourit, cette femme ne connaît visiblement pas la nature et la forêt, se dirigeant en zigzaguant. Elle la regarde, cachée dans les buissons, la suivant sans bruit, se mettant de façon à ce que le vent ne porte pas son odeur aux loups. Souriante, elle se sent bien dans les bois, non qu'elle connaisse ce coin de la forêt, le vieux le lui avait toujours interdit, sans qu'elle sache pourquoi, mais parce qu'elle se dit que cette dame est à peu près autant dans son élément dans la forêt qu'elle en ville.

Se retenant de pouffer de rire alors qu'elle casse une énième branche sur son passage, y laissant même quelques fibres de tissus, Mélisende continue à la suivre, se cachant dans un bosquet lorsqu'elle comprend qu'elle va monter dans un arbre. Cocasse de voir la Dame Rouge grimper aux arbres. Lorsqu'elle redescend, elle semble savoir un peu plus où elle va.

La contournant par l'ouest Mélisende découvre la bâtisse imposante au milieu de la forêt. Elle surveille de loin la dame qui semble vouloir lancer une flèche. Elle la voit faire et ne comprend pas ce qui se passe. Des bruts dans la cour... elle entend des voix... quelqu'un s'approche de la grille...

Elle voit un peu plus loin de gros arbres qui touchent le mur d'enceinte. Curieuse, elle s'avance, elle veut juste jeter un oeil... Agile, elle grimpe à un gros chêne et se hisse de plus en plus haut jusqu'à atteindre la branche qui touche le mur. De là où elle est, elle entend des hennissements. Des chevaux ? Encore plus intriguée, après un furtif regard à droite puis à gauche, elle se glisse le long de la branche, silencieusement, prenant soin de ne pas faire craquer les petites branches qui gênent sa progression.

Lentement, elle arrive enfin au mur, elle se hisse dessus, et s'assoit pour contempler l'intérieur. Incroyable ! Elle voit un chenil près de la grille où la Dame Rouge se tient. Fascinée par les loups, les chevaux qui hennissent, elle perd sa concentration et sent qu'elle tombe, se rattrape de justesse, et se retient par les mains au sommet du mur. Elle se laisse glisser, morte d'inquiétude. L'aura-t-on aperçue ? Elle se cache comme elle peut derrière l'écurie, pestant contre sa maladresse. Elle regarde autour d'elle, se sentant piégée, affolée comme une biche poursuivie par un chasseur...

La jeune femme au regard bleu n’avait pas l’air de comprendre un traître mot de ce que Loreleï racontait, ses yeux flottaient en direction du chenil désespérément vide, comme si cela était habituel.

Loreleï se retourna vers le dénommé Seamus, sans posé la moindre question quand à l’état de la jeune femme, alors qu’il lui indiquait d’un signe une sorte de grange ou avait l’air d’être entreposée des « outils ».

Tournant le visage dans la direction proposée, elle se mit à réfléchir à ce qu’il allait lui falloir…

Qu’avait-elle sur elle ?

Ses dagues, quelques plantes…

Humph, arc et flèches avaient été abandonné en route, épée, trop lourd…

Pensées perturbée par une question de Seamus….

Celle à laquelle elle réfléchissait justement…

Tout est interrompu par un balai aérien d’oiseaux, se terminant par le cadavre de l’un d’eux quasiment à leurs pieds.

Seamus se dirige tout droit à l’endroit ou est tombé le cadavre afin de lui retiré un mot de la patte.

Quel hasard que cet oiseau se soit fait déchiqueter alors qu’il avait un message…

Pas la moindre récompense pour lui !

Rire intérieur… Hi ! Hi ! Hi !

Jubilations Hmm ! Hmm ! Hmm !

Vite décontenancé par les propos tenu par Seamus qui lui ordonne de se cacher derrière une pierre.

Elle s’exécuta en se demandant si chaque journée passé dans ce lieu était ainsi, car depuis son arrivée, beaucoup de choses s’étaient passé, et les tentatives d’assassinat sur les autres alors qu’elle est présente commencent à la titiller.

Machinalement, elle passa la main dans son dos, à la recherche de son arc…

Elle enrage Grr !Grr !Grr !

Elle s’énerve Non ! Non ! Non !

Elle pestifère Abrutie ! Idiote !

Elle redresse le visage, observe Seamus…

Bon cherchez d’où vient le projectile, une dague bien en main, les émeraudes se cachent, laissant place à la noirceur de son âme…

Les loups ! Ils sont de …

Pensées interrompus quand les mirettes se rendent compte que ce ne sont pas les loups, mais des espèces de croisement, des bâtards quoi !

Elle rit Hi ! Hi ! Hi !

Au milieu, apparut une femme en capeline rouge, Loreleï apprécia grandement la couleur, et si elle devait à cette femme sa posture du moment, quand elle aurait déposé sa dague sur sa gorge bien saillante, elle se servirait, pensant que le rouge lui irait bien…

Sourire mesquin caché derrière sa pierre alors que la femme croyait en son pouvoir tout puissant, laissant la capuche libérer son visage le plus doucement possible.
Loreleï jette un regard à Seamus qui ne bouge plus, comme pétrifié par ce qu’il vient de voir…

L’agacement atteins Loreleï, et irritée va pour sortir de derrière la pierre, en longeant le mur, sachant que la femme la certainement vu auparavant quand un bruit, quasiment à ses cotés, se fit entendre.

Sa délectation s’intensifie…

Moqueries intérieurs…

Elle se recule un peu plus, se colle au mur, et se met à le longer tel un loup qui suit sa proie, les mirettes surveillant les deux femmes à apprivoiser…

Le temps semblait s'être arrêté, elle n'était plus là. Que le corps qui bougeait, que ses yeux qui cherchaient quelque chose, qui bougeaient dans tous les sens. La poupée de chiffon se fit tirée, due se lever. La marionnette suivait son "maître". La main toujours ancrée dans la sienne, elle n'était plus consciente de ses gestes, de ses pas. Elle avait beau lutter pour reprendre place en son corps, rien n'y faisait, rien ne l'aidait à reprendre ses esprits. Ses ombres allaient et venaient devant elle. Cellene ne sentit même pas le Taciturne se baisser et ramasser le mot sur le cadavre du volatile. L'Azurée n'avait même pas vu qu'un oiseau était mort devant ses pieds. Le bruit du vent entre les arbres berçait la poupée de chiffon, sa tête allait et venait de gauche à droite. Elle se sentait insouciante, protégée par Seamus.

Un coup, un geste, une projection, une poussée. Rude, dur. Le corps de Cellene se laissa aller en arrière, Seamus vint juste de la pousser. Elle tomba sur les fesses, sans même se rattrapé, la tête heurta le sol. Allongée sur le dos, les yeux encore grands ouvert, la lumière de l'extérieur l'aveugla. Elle ne put bouger, ne put emettre un mot, un son. Les saphirs de Cellene s'élargirent, ses sourcils se fronça, elle ne bougea plus, sa respiration s'était coupée. Les ombres disparues, l'âme de Cellene reprit sa place dans son esprit. Seul le ciel était à vue de Cellene. Elle se sentit seule, seule et abandonnée. Jusqu'à ce que le son de sa voix lui prouva le contraire. Sa poitrine se souleva d'un coup, l'air repris son activité dans ses poumons, la bouche entre-ouverte, Cellene respira à nouveau, soupira bruyamment. Elle ne bougea que ses yeux, de gauche à droite. Rien, personne en vue. Cette fois elle se tenta à bouger la tête, elle vit Seamus non loin, puis une autre jeune femme en cape rouge. Mais que se passait-il? Depuis quand Cellene était dehors? Seamus semblait paniqué, perdus. Lentement, très lentement, l'Azurée se redressa et glissa une main dans son dos pour attraper sa dague. Elle resta assise et s'approcha très lentement de Seamus. La dague fut sortit, mais resta cachée dans son dos. Les yeux de Cellene jonglèrent entre Seamus et l'inconnue. Aucuns mots furent sortit, ni de la part de Seamus, ni de l'inconnue.

L'Azurée avait reprit ses esprits, la chûte l'avait aider pour le moment à être à nouveau maîtresse d'elle-même. Mais jusqu'à quand? Suffirait d'une phrase, ou d'un mot pour qu'elle replonge dans son délir. Tout était trop fragile à présent, le moindre détail pourrait la faire délirer. En observant la jeune femme, elle serra sa dague avant de couper ce silence pesant.

Qui êtes-vous? Que faites-vous ici?

Cellene fut surprise par le ton employé, par l'intonation de sa voix qui raisonna dans sa tête comme si c'était la première fois qu'elle parlait. Elle en sursauta presque, sans rien démontrer de l'extérieur, seul peut être ceux qui connaissait son mal, ou la connaissait fortement bien aurait pus le remarqué. Lentement, Cellene se redressa sur ses deux jambes, sans vacillé, comme si elle n'était jamais tombée. Ses yeux fixés sur l'inconnue, ses dents serrées, prête à lui sauter dessus, dague en main toujours cachée dans le dos. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il s'était passé, pourquoi même elle avait été projetée au sol, mais peut être que Seamus le lui expliquerait dès qu'il aurait repris ses esprits à son tour.

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Il approche de la grille, dague à la main, aurait-il perdu son art d'archer avec la flèche qui a tué ma soeur... il est près à la lancer, mais mon manège à l'effet que j'escomptais.
Le coin de ma lèvre remonte en un rictus jubilatoire, la ressemblance l'entraine dans des méandres et des questionnements qui le laisse pétrifié sur place, grand bien lui fasse, qu'il se demande comment il est possible qu'elle soit là devant lui, autant de questions que celles que je me suis posée en le voyant l'assassiner de sang froid.
Les femmes qui étaient proches de lui commencent à réagir d'une façon ou d'une autre, celle qui était la plus éloignée commence à jouer au serpent en essayant de me filouter, c'est mal me connaître.
Mon arc remonte rapidement, aussi vite qu'une de mes flèches est sortie de mon carcois, ma pointe déjà rivée sur la petite près du mur, mais quelque chose semble attirée son attention à l'opposé, pour autant elle continue de me regarder, sans dire un mot je la regarde et secoue lentement la tête en signe de négation, elle comprendra seule que si elle ne me laisse pas, l'acier de ma pointe ira se loger direct entre ses petits yeux.

Un grognement, ma fidèle me prévient de ce que la "remplaçante" d'Iphaé bouge à son tour, mon regard la juge alors qu'elle se relève en m'interpellant, de quel droit, mes bras baissent mon arc tandis que je me tourne pour lui faire face, sans pour autant relacher la pression sur ma corde, ni lacher ma flèche prête à partir au moindre mouvement suspect.
Je ne peux nier que c'est une belle femme, mais pas la cheville d'Iphaé, ce chien a du gout, mais aucun scrupule, je le lui ferais payer, sa nouvelle compagne semble avoir un peu de soucis avec la fermeté du sol, ou c'est moi qui divague, toujours est-il qu'elle est debout maintenant, non loin de Seamus, qui reste comme une statut de sei, immobile et fragile.
Que faire ? Répondre à cette femme ? Pour quelle raison ? Dire le vrai ? Laisser ce doute dans l'esprit de l'assassin ? Lentement j'avance d'un pas vers cette immense grille, je peux dire la vérité sans pour autant dévoiler qui je suis et laisser cette raclure dans le flou.
Oui je vais m'amuser un peu après tout.

Qui je suis ? Bonne question...
Une partie du passé de Seamus, vite oubliée semble t-il

J'ai tellement souvent imitée ma soeur, qu'utiliser sa façon de parler et ses intonations m'est presque naturel, jusqu'au bout je veux qu'il doute, qu'il se demande s'il cauchemarde ou non, la distance joue en ma faveur.

Et vous ?
A qui dois-je de voir ce passé oublié si facilement ?

Le seul fait de penser à toutes les promesses faites et de le voir là aux cotés de cette femme, si belle soit-elle, me donne l'envie de le tuer, non, de les tuer là sur l'instant, comme deux bêtes malades qu'il faudrait achever, sans aucun état d'âme, sans aucune pitié.
Le voir ainsi ne pas réagir, ne pas bouger commence à m'exaspérer, mes bras se redressent bandant mon arc en direction de sa compagne, la visant en retenant cette envie intense de voir le bout de ma flêche dans son front.

Tu va dire quelque chose Seamus où il faut que je la tue comme tu m'as tué ?

Ma colère s'est exprimée sans que je ne puisse la contrôler, ma verve a parlé pour moi, le ton harassé, la vérité dévoilée, lorsqu'il a tué ma moitié, une partie de moi est morte ce jour là.
Quelques larmes de colère et de tristesse floutent ma vue, les suivantes bien vite retenues avant que les premières ne roulent sur mes joues, vision troublée, mais cible toujours fixée, la rage me fait hurler.

ALORS !?!?!?!?!

Les bruits qui parvinrent aux oreilles de Seamus résonnèrent étrangement dans son esprit tourneboulé. Hennissement des chevaux pourtant habitués à la présence de loups. Le fait que ceux présents à la grille soient issus de croisement ne devait rien changer à ca. Il devait y avoir une autre raison, mais le Taciturne était parfaitement incapable d’appréhender au mieux la situation. Tout comme pour le bruit mat qu’il entendit derrière lui, chute probable de son amie qui le laissa pourtant sans réaction. Ecrasé par un poids qu’il n’avait même pas imaginé, jamais pu autant toucher des doigts, celui de sa culpabilité qui ressurgissait là devant lui, ayant repris forme et visage humain, reproche vivant.

Il perçut, dans ce brouillard qui l’environnait, quelques mouvements tant dans son dos que sur le côté, le long du mur. Sensation raffermissante, sentiment d’appartenance, il n’était pas seul face à ses démons, bien que depuis sa rencontre d’avec la Flamboyante, il savait que jamais plus il ne le serait. Et pourtant…
Il fut tiré de sa rêverie cauchemardesque par la voix ferme et déterminée de Cellene, qui contrastait étonnement avec l’état qu’il lui avait prêté. De pantin démantibulé elle était redevenue, l’espace d’un instant, celle qu’il avait toujours connue. Transfert d’inaptitudes, c’était lui qui était désormais terrassé. Cette voix parvint à l’arracher de la spirale infernale dans laquelle il tendait à se replonger. Il eut l’impression de rouvrir des yeux qu’il n’avait pourtant clos. Les images qui défilaient à présent étaient fruit de la réalité présente et plus celles du passé, brouillées par toute sorte de sentiments complexes et mélangés.

L’invective de l’Azurée fait se détourner l’attention d’Iphae sur elle. Dans sa lente dégringolade, le Taciturne n’avait même pas vu que le spectre de chair et d’os, car il ne doutait pas de sa réalité, avait mis en joue Lorelei de son arc. Il était bien placé pour savoir que la beauté diaphane était experte dans le maniement de cette arme. Combien de concours n’avait-elle remporté contre lui pendant leur existence forestière. Tout était prétexte à défis et joutes, pour leur plus grand plaisir. Et un jour un carreau d’arbalète dut mettre fin à ce rêve devenu cauchemar. Aujourd’hui la flèche était pointée indirectement sur lui, il sait qu’au moindre doute, à la moindre tentative, la flèche sera décochée, probablement pas sur lui directement. Il se rappela un jour avoir vu Iphae prendre un certain plaisir à faire souffrir un homme. Moment très rare mais intense, la belle ne supportant pas l’injustice, rendant la justice, sa justice à sa manière. C’est ainsi qu’Iphae amorcera sa lente vengeance, en le faisant souffrir par procuration. Il le savait, il le sentait, il le ressentait.

La stature, le maintien, le visage et maintenant la voix. Tout concorde et pourtant un image obsédante refait surface, image qu’il n’était jamais parvenu à effacer, juste la rendre moins présente, mois blessante. Et ce bruit… Il aurait voulu naître sourd plutôt que d’entendre le son mat d’un front fracassé par un trait fulgurant qui se voulait salvateur. Un front haut et lisse qu’il avait tant parcouru de ses lèvres et du bout de ses doigts, réduit en une bouillie infâme de par le trait qu’il avait choisi le plus gros, le plus efficace, le plus dévastateur…

Tel un automate révolté il répéta les mots de la vengeresse improbable

…oublié…
…oublié…
…oublié…

Il hurla à son tour quand elle lui demanda de réagir.

JE NE T’AI PAS TUE, JE T’AI SAUVE COMME J’EN AVAIS FAIT SERMENT !!!

Sa voix reprit sa coloration sombre et vide.

…Mais ce serment tu sembles l’avoir toi aussi oublié… Je ne pouvais les laisser te souiller …
… ils étaient trop …
…nombreux…
…seul…
…aucun choix…

Pour la première fois de sa vie Seamus adressa un regard éteint, fané à Iphae, elle qui l’avait autrefois illuminé de mille feux. Il ne cherchait pas encore à comprendre s’il y avait imposture ou non : c’était à Iphae qu’il parlait tandis qu’elle visait Celenne.

Il lança sa dague en direction de celle qu’il avait sauvée, plantant la lame dans le sol à quelques pas de celle-ci. Il plongea son regard vide dans le sien, tentant d’y retrouver ce qui l’avait perdu.

Petit Sombre Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/08/2008

Toujours cachée, recroquevillée sur elle-même, espérant n'avoir point éveillé trop l'attention des gens dans la cour, Mélissende admire la bâtisse. Elle reste émerveillée de voir que des gens ont construit une demeure aussi grande en plein coeur de la forêt.

Elle écoute un moment les bribes de conversation qu’elle entend, sans vraiment en comprendre le sens. Elle devine une tension qui est palpable, elle ressent l’agressivité au fond d’elle-même, se demandant ce qui se passe près des grilles. Elle entend le mot « oublié », et cherche à se souvenir du sens de ce mot…

Oui, elle se souvient maintenant…

Oublier…

Elle a oublié le visage de sa mère, le son de sa voix, mais se rappelle au contraire celui de son père et sa voix, alors qu’elle a cherché à l’oublier justement…

Serrant ses poings, elle enrage… Elle a oublié son souvenir le plus cher, mais se rappelle très bien ses pires cauchemars par contre…

Détournant son attention n’ayant saisi que des mots, incapable de comprendre correctement, elle reporte son attention sur les lieux environnants. Cela fait longtemps qu'elle a quitté le monde des hommes...

Toute à sa contemplation, elle manque de prudence, et s’écarte du mur des écuries, longeant celui de l’enceinte pour se diriger vers les bosquets, tournant le dos au chenil et aux grilles.

Occupée à regarder tant le manoir que les jardins du côté où le soleil se couche, émerveillée par la beauté sombre et froide pour certains peut-être, mais qui pour elle représente la force, la sérénité, elle essaye d’imaginer la vie des gens dans cet endroit.

Devenue sauvage, ayant vécu ses dernières années dans la forêt, Mélisende est physiquement, une femme, mais est restée très juvénile dans ses réactions, quasi animale par son comportement. Son instinct s’est développé pour s’adapter à son milieu de nature et de forêt, mais là, il ne lui sert à rien… Elle a besoin de toucher les matières pour ressentir, faire corps avec les lieux.

Se déplaçant sans bruit, furtivement, sans même y prêter attention, c’est devenu chez elle une seconde nature pour ne pas déranger les bêtes de la forêt, elle longe le mur d’enceinte pour admirer l’arrière. De ses yeux couleurs mordorés elle admire, caressant les buissons de sa main, s’accroupissant pour sentir les feuillages, et ainsi ressentir le jardin du couchant.

Mais soudain, elle sent une présence derrière elle et se retourne, sa dague à la main…

Trahie par son instinct, elle penche la tête, interrogative, regardant droit dans les yeux la personne qui la suivait… Elle ne l’a pas entendue qu’au dernier moment… Décidemment, cet environnement ne lui est vraiment pas familier, elle a tout à apprendre…

Maïna était restée dans l’embrasure de la porte… elle épiait et écoutait attentivement ce qui se passait… des nouveaux venus… qui étaient-ils… elle ne les avait jamais vu… des armes… des cries… elle fut alors fort surprise de voir que celui qu’elle avait déjà détaillé de l’intérieur semblait connaître la personne qui tenait un arc…

Elle ne perdait rien des gestes et des paroles échangés… devait-elle se mêler à eux… qu’elle drôle de question… elle se remémora le moment ou la femme lui avait enlevé son poignard… un feu à l’intérieur d’elle-même grondait… comment avait-elle osé lui prendre ce poignard qu’elle avait mérité… elle qui avait tué le propriétaire pour récupérer le symbole de sa puissance… son faciès se crispa derrière sa mèche et un sourire sadique apparu à ses lèvres…

Tous étaient en état d’alerte… un danger perceptible se ressentait tout autour des personnes présentes… elle remarquait l’agitation dans les voix… des souvenirs lointains semblaient ressurgir… l’homme avait donc fait quelques choses qui avait affecté de celle qui le tenait dans sa mire… la frangée analysait à la vitesse de l’éclair…

Des mouvements futiles des paroles échangées… rien ne lui échappait… elle n’avait que cela à faire observer… elle ne connaissait point les acteurs de cette danse… trop de chose arrivait… elle finit quand même par passer l’embrasure de la porte… mais n’alla pas plus loin… désarmée… possiblement… mais elle savait aussi se battre à main nue… un avantage quand même… sauf contre un arc… la jeune femme semblait par contre avoir sa cible…

Elle s’avança… laissant son regard dissimulé par sa frange… elle balayait tout devant elle… mais comme à son habitude… ne disait point mot…

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Sa compagne ne bougeait pas, pas plus que lui à mes invectives, jusqu'à ce qu'il se mit à entamer comme une lithanie muette avant de se mettre à hurler comme un fou qui perd les derniers semblants de raison qui lui restait.
Sa voix porta par dessus les grilles, probablement par dessus les bois, me faisant légèrement sursauter et ayant pour effet de faire se redresser mes fidèles qui se mirent à lui grogner après.
Il osait calomnier en disant qu'il ne m'avait pas tué, qu'il m'avait sauvé, qu'il avait respecté ce serment que j'avais oublié... "un serment"... qui donc peut faire serment de tuer celle ou celui qu'il aime, qu'elle qu'en fut la raison...
Etre souillée ? qu'importe la souillure tant qu'elle ne rebute pas celui qui vous aime.
Etre seul ? il ne l'était pas, j'étais là, il lui aurait suffit de tourner la tête pour m'apercevoir, tout comme je l'avais fait, un signe et ces soldats auraient été abattus en un tour de main, seulement il ne m'en a pas laissé le temps.

La lame dans sa main finit tout de même sa course jusqu'à mes pieds tandis qu'il me fixe intensément d'un regard vide de toute lueur, son regard vert avait pourtant été si plein d'étoiles quand il la regardait, et la rien pas même une étincelle alors qu'il pensait l'avoir devant lui, plus aucun éclat de sentiments...
Me serais-je trompé ? Aurais-je mal interprété la situation ? mal jugé la raison pour laquelle il a fait ça ?
Non impossible !!! Qui tuerais l'être qu'il aime pour quelque raison que ce soit !!!

Ce bruit... ces images... ce mal de crane qui me reprend, encore, toujours, avec un peu plus de violence à chaque fois, juste là l'impression que ma tête va exploser avec ce point douloureux au milieu du front, juste cette connexion avec elle... c'est insoutenable...
Mon arc tombe à mes pieds, mes mains ne pouvant plus résister à cette envie d'enserrer ma tête entre elle deux, mes doigts massent machinalement mes tempes, pour tenter de soulager, d'apaiser, d'oublier cette brulure, ce tambourinement à l'intérieur de mon crâne.
Mes yeux bleus s'entrouvent et apercoivent la dague plantée à mes pieds ainsi que le regard de mes bêtes sur moi, bien longtemps qu'ils n'avaient assistés à une de mes crises, mes genoux se plient malgré moi pour qu'une de mes mains ramassent la lame.
Elle n'a rien de particulier et pourtant elle représente tant, juste deux initiales, "I-S", comme quoi il la gardait peut-être toujours auprès d'elle malgré tout... La douleur est toujours là, plus vive que jamais, toujours là, bien présente... mais il me faut reprendre un peu de contenance et faire face.
Se redressant, je m'approche de la grille en fixant son regard morne bien que probablement intrigué de ce qui vient de se produire, ou pas... mes mains se posent sur deux barreaux de la grille l'espace d'un instant avant de s'en détacher, pas un sourire, ou à peine esquissé, la seule vraie différence notable entre elle et moi, le sien si franc, le mien si "ambigu".

Tu n'étais pas seul, j'étais là... Dois-je repartir d'où je suis venue ou me feras-tu entrer ?

Continuer à déguiser ma voix ? pourquoi faire...
Continuer à le laisser croire ? il continuera de voir ce qu'il veut voir...
Lui dire qui je suis ? nous verrons si il comprend seul...
Toujours cette envie de vengeance ? l'avenir le dira...

Le poignard de Seamus se planta dans le sol, aux pieds de la jeune femme, avec un bruit mat. La grille les séparait toujours mais il lui serait aisé de se baisser et de se saisir de l’arme fétiche du Taciturne. Elle ne pouvait l’avoir perçu comme une attaque directe mais plutôt comme une reddition. Abandon final face à l’inéluctable, culpabilité réveillée à corps et à grands cris. Elle aussi s’effondre… Douleurs croisées, destinées entrechoquées. Par de là la mort ses faiblesses restent omniprésentes, désir fou de franchir les barrières, de la serrer, de la réconforter. Autrement. Le « comme avant » est une illusion dans le panneau de laquelle il ne tombera pas. Son cœur saigne certes mais s’il bat ce n’est plus pour elle. Omniprésence réconfortante de la Flamboyante absente, occupée à se retrouver, à se reconstruire…à ses côtés.

Une ouverture dans le mur d’enceinte, une brève sur sa vie. Une grille à laquelle Iphaé se cramponne, tentant de retrouver contenance, un sourire, une autre voix, une autre voie.

La crevasse béante qui avait eu tendance à s’ouvrir sous les pieds de Seamus se refermait peu à peu. Il n’était pas dans un cauchemar, improbable parodie d’une réalité impossible. Les morts restaient morts à vie. Ses jambes s’affermirent sous lui. Il ne faisait pas face à Iphaé mais à sa petite sœur.

Il ne put réprimer un court sourire attendri avant de comprendre toute la portée de ce que cette messagère du passé venait de lui faire présent. D’un sentiment de culpabilité il passa vers la colère, le dégout, l’impression d’un incommensurable gâchis. Tout aurait pu être évité…ou pas. Tout aurait pu être différent…ou pas… Tout et puis rien.

Destin, destinée, inéluctable fin, éternel recommencement. Effacer, annihiler ce reproche vivant. Composer, penser, panser.

Les mouvements dans la cour derrière lui s’intensifiaient, de toute évidence les invectives d’Izaé avaient rameutés d’autre membres du Clan, prêts à défendre corps et âmes leur acquis, leur Clan, leur domaine, et un des leurs sans doute aussi.

Lors de son malaise, Izaé s’était désarmée. Connaissant l’aspect sauvage et indomptable qu’elle pouvait revêtir, Seamus resta sur ses gardes en s’approchant de la grille. Elle n’avait jamais été fourbe, mais jamais elle n’avait eu à faire face à celui que de toute évidence elle considérait comme le meurtrier de son unique sœur.

La grille était fermée, cette grille dernier rempart protecteur qui pourtant n’était pas parvenue à contenir la Poison, insuffisante barrière face à l’intérieur, face à l’extérieur. A bien y regarder elle n’était pas verrouillée. Tant de questions, tant de justifications, de tentatives d’explications ne pouvaient se faire au travers les lourds barreaux forgés de cet ouvrage d’art. Braver un interdit, risquer les foudres du Maître. Peu importait, les doutes réciproques ne pouvaient perdurer quoi qu’il leur en coûte, tant à lui qu’à Izaé. La prévenir toutefois.

…Entrer risqué…
…comme l’ignorance…

Il poussa la grille d’un geste volontaire qui réveilla une vielle douleur dans sa main, dans son âme, dans sa vie. Comment cette femme que la douleur rendait encore plus indomptable pourrait évoluer dans l’enceinte du Manoir ? Seul l’avenir, immédiat comme possiblement lointain pourrait le dire. D’un geste de la main dans son dos il tenta de faire comprendre à ses acolytes de rester sur leurs gardes mais de ne pas intervenir de suite.

Immobile, obnubilée par dieu sait quoi. L'inconnue pointait son arc sur l'Azurée, tout en lui parlant de choses incompréhensibles. Le passé de Seamus? Un passé vite oublié? La tuer comme il aurait tuer la jeune femme en rouge? Un tas de questions se mirent à pointer dans l'esprit de Cellene. Qui Seamus avait-il pu tuer? Que c'était-il passé jadis dans la vie de son ami? Elle ne put bouger, dire un mot, du moins elle n'eut le temps de le faire que Seamus se mit à hurler. A hurler si fort que l'Azurée en sursauta. Non seulement ce n'était pas dans ses habitudes, mais en plus il avait fait une ou deux phrases complètes, ce qui surpris Cellene comme rarement.

Le Taciturne envoya sa dague contre l'inconnue sans pour autant la touché. La jeune femme avait baissé son arc, pendant que Seamus se plaça lentement vers la grille. Cellene serra sa dague, cachée dans son dos. Les dents serrée, elle observa à tour de rôle l'une ou l'autre personne. L'autre femme contre le mur ne bougeait pas non plus. C'était quoi son nom déjà? Comment s'appelait-elle? Elle était pourtant sûre d'avoir entendu son nom, qu'elle s'était bien présentée. Pourquoi ce trou de mémoire, pourquoi ne savait-elle pas comment elle était dehors, comment elle était sortie. Tout se bousculait dans sa tête, tout ou presque défilait. Seamus fit un signe de ne rien faire, du moins de rester sur ses gardes, du moins ce fut ce que l'Azurée avait compris.

Les yeux de Cellene se tournèrent vers l'entrée du Manoir. Une jeune femme s'y trouva, sûrement curieuse par ce qu'il se passait dehors, par les hurlements de Seamus. La respiration de Cellene s'était calmée, son coeur avait reprit son rythme normal, elle ne le sentait plus tambouriner dans sa poitrine. Par contre, les mots de son ami n'avaient cessés de la torturer. Avait-il tué une femme ? ou cette femme? Combien de gens avaient-il pu mourir sous la lame de Seamus? Peut être autant que Cellene. Ce n'était pas tant le fait qu'il ait pu tuer, c'était surtout le fait que cette apparition l'avait drôlement touché pour ne plus bouger, pour devenir léthargique. Cellene ne bougea toujours pas, bien incapable avec toutes ses questions. A nouveau son esprit fut perturbé, à nouveau elle se sentit partir. Elle ferma légèrement les yeux, il fallait se reprendre, ne pas se laisser aller maintenant. L'inconnue n'était pas de confiance, l'inconnue avait débarqué sans une invitation, l'inconnue devait voir un Clan fort et non que certains de ses membres avaient de gros point faible. Cellene fit un énorme travail sur elle-même pour se reprendre. Ses yeux à nouveau ouverts, elle observa Seamus et l'inconnue. Mais une chose était bien plus perturbante, car il semblait bien que l'inconnue n'était pas seule. Des loups ? ça Cellene les avait remarqué. Ce n'était pas ça... c'était bien la présence d'une autre personne, d'un humain...

L'Azurée attendit... mais quoi? Peut être une petite et rapide explication de la part de Seamus. Qui était-elle ? Une morte-vivante? ou une vivante en chair et en os? Etait-ce à nouveau l'esprit confus et perturbé de Cellene qui lui jouait des tours? Etait-ce bien la réalité qu'elle voyait? Ou délirait-elle encore?

Entre le flacon d’Ether cassé à l’infirmerie et le résultat que cela lui en avait couté, maintenant une folle furieuse faisait toute une pièce de théâtre digne des plus grands troubadours du Royaume, là face à eux.

L’incompréhension totale régnait dans l’esprit de Loreleï, la seule chose dont elle était sûre était que Seamus et Cellene faisaient partie du Manoir, elle aussi, enfin si les loups voulaient bien montrer leur joli minoi, elle serait sûre de se trouver là encore pas mal de temps. En plus ils pourraient donner une bonne raclée aux chiens avant de dévorer la belle en rouge là-bas…

Un échange de paroles quand celle dehors se met à hurler !
Non mais elle se prend pour qui à donner des ordres elle !

Pensées interrompu par les hurlements de Seamus quand Loreleï voit la seconde commencer à essayer de partir en visite du Manoir.

Rires mesquins, elle jubile, elle se glisse derrière elle, laissant les hurleurs de coté, ne comprenant un traitre mot de leurs échanges verbaux.
Une dague acérée dans chaque main, Loreleï se place derrière la jeune femme, la laissant pénétrer totalement dans cet antre si spécial.
La suivre sur ses quelques pas régale ce manque de chasse, de traque que ressent Loreleï.

Un pas devant l’autre, ne faire qu’un avec les éléments qui l’entoure, faire fondre ses propres bruits dans ceux de la jeune femme, moduler son corps au rythme de l’ennemi.

Un sourire narquois aux lèvres, Lor fait un léger bruit, comprenant que la femme devant elle est chasseuse et ne tardera pas à l’entendre.
Le corps de l’autre se retourne lentement, un éclat se montre pendant ce mouvement, signe qu’elle possède encore une dague dans sa main.
Les regards se croisent, Loreleï en profite pour monter sa dague vers sa bouche, laissant sa langue parcourir sa lame faite pour elle lorsqu’elle réussit à lire l’étonnement sur le visage de la jeune fugitive.

Claquement de la langue sur le palet et Loreleï entame une inspection du regard de la jeune femme.

Le visage se baisse doucement, le regard se relève régulièrement pendant que ces pas commencent à tourner autour d’elle.

« -Salut belle demoiselle…Tu comptes visiter seule ou ………je t’aide un peu ??? »

Montrant sa dague dans ses mains, Loreleï sourit :

« Tsssss, tention….pas un geste brusque…tu pourrais te faire mal…»

Elle s’arrête brutalement derrière la jeune femme, se rapprochant d’elle, faisant glisser une de ses dagues sur l’un de ses bras en lui murmurant :

« -Alors ?... »

Elle se délecte…Hmm ! Hmm ! Hmm !
Durant le même temps, les échanges verbaux continuaient à quelques distances des deux jeunes femmes, se calmant avec le temps…
Finissant ses tours autour de la jeune femme, Loreleï pu voir que Seamus s’était rapproché de la grille et invitait celle en rouge à pénétrer dans leur antre.
Surprise un court instant, Loreleï observa Cellene qui avait l’air comme elle.

« Bah au moins, les loups vont sentir que leur territoire ont été empiété et vont revenir d’eux-mêmes très rapidement… »

Regardant la jeune femme vers elle, elle se rapprocha et murmura :

« -Allez ma belle, on avance… Vers eux là-bas…»

Patientant que la jeune femme commence à avancer, Loreleï se demanda pourquoi elle avait choisit de grimper au mur plutôt que de suivre sa comparse…

Petit Sombre Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/08/2008

Se retournant, sa dague à la main, Mélisende regarde la femme qui lui tourne autour...

« -Salut belle demoiselle…Tu comptes visiter seule ou ………je t’aide un peu ??? »

La regardant, interrogative, la jeune sauvageonne ne comprend pas trop... faisant appel à ses souvenirs... Le ton est sarcastique, et la jeune femme face à elle est dans son élément, la jugeant, lui tournant autour comme un prédateur autour de sa proie. Elle retient ses frissons, ne voulant pas montrer son inquiétude... Elle se lit pourtant dans son regard, aux aguets, elle ne connait pas le monde des hommes, ou peu. Ses souvenirs sont lointains.

« Tsssss, tention….pas un geste brusque…tu pourrais te faire mal…»

La femme semble défendre son territoire, Mélisende comprend qu'elle ne peut rien faire, regardant les hauts murs d'enceinte, les grilles, le nombre de personnes présentes. Penchant sa tête sur le côté, regardant la femme qui pose sa langue sur la lame de sa dague, elle s'interroge. Pas de possible fuite. Doucement, elle descend son bras, le laissant pendre le long de son corps, la dague toujours dans sa main. Soudain, elle ne peut retenir un frisson, sentant sur son bras le froid d'une lame, juste posée, frôlant sa peau brunie par le soleil de l'été.

« -Alors ?... »

Lentement, elle relève sa main, hésitant à ranger sa dague, puis décide de la garder, elle déglutit avec peine, ne sachant trop ce que cette femme veut d'elle, ne comprenant pas, ne connaissant rien du monde hors des bois... Réfléchissant, elle se dit qu'elle veut peut-être qu'elle lui donne sa dague, mais alors, elle n'aura plus aucun moyen de défense ! Déjà qu'elle est en mauvaise posture. Pas d'autres choix cependant, quand bien même elle retournerait le bras de cette diablesse qui ne semble pas être très forte physiquement, cette dernière n'est pas seule. Un seul cri de sa part, et Mélisende imagine que d'autres arriveront... Alors, le coeur battant à tout rompre, terrorisée, elle regarde vers les bois, et doucement tend sa main tenant la dague, peaume ouverte vers le haut, en direction de la femme qui a réussi à la surprendre. Elle a peur, elle regarde autour d'elle par de furtifs coups d'oeil... les murs sont trop hauts... Il y a du monde devant la grille...

« -Allez ma belle, on avance… Vers eux là-bas…»

Avancer... aller vers les personnes qui s'invectivent et qui crient... Le regard fuyant, Mélisende fait un pas, suivie de la femme-prédateur, et hésite. Elle fait non de la tête, et se retourne vers la jeune femme qui la menace toujours de son arme, plongeant ses yeux dans les siens, essayant de lui faire comprendre qu'elle ne veut pas. Avalant sa salive avec peine, Mélisende lit dans les yeux de la jeune femme une détermination sans faille, se retourne vers la grille, et fait un deuxième pas. Elle n'a jamais marché aussi lentement. Elle cherche ses mots, comment lui dire ? Elle ne sait pas... La communication n'est pas son fort, mais elle sait d'avance qu'il est inutile de faire front face à la supériorité numérique, il suffit d'attendre le bon moment. S'il n'y avait eu personne dans la cour, c'eût été différend, mais là... Prenant une bonne respiration d'air frais, la sauvageonne en haillons s'avance, la tête droite, elle ne veut pas montrer sa peur, elle se ressaisit et avance, décidée à attendre son heure. Elle ne perd rien pour attendre cette femme qui la menace. Ici, c'est son monde, mais si elles étaient dans les bois... Cela n'arrivera sans doute jamais. Elle cherche la solution, mais en même temps, elle se dit que ce sont les premiers contacts qu'elle a avec des gens qui ne vivent pas dans les bois, elle veut apprendre, elle voudrait comprendre...

Un pas, puis un autre... Elle avance, poussée par la jeune femme, sentant qu'au moindre écart, elle n'hésitera pas. Mélisende a toujours su qu'il ne fallait pas pénétrer le territoire de prédateurs, mais, elle ne pensait pas devenir la proie des hommes, alors qu'elle veut revenir vers eux, et redécouvrir le monde des humains, quitter les bois. Maudissant son imprudence, elle avance, regardant autour d'elle...

Maïna observait le tout… elle fit quelques pas et vit alors deux femmes en discussion… une semblait s’être dissimulée… La frangée s’appuya contre une poutre qui retenait le porche et s’assurait d’avoir toujours un regard sur tout ce qui se passait dans la cours et près de la grille… Elle sentait les tensions qui se voyaient ou encore se ressentaient… il y avait selon elle une certaine animosité entre les personnes qui semblaient résider dans le manoir et les autres qui étaient de l’autre côté du portail… Elle ne disait point mot, mais elle regardait et écoutait comme toujours, pour l’instant, cela semblait d’ailleurs sa meilleure arme, puisqu’elle pourrait certainement réagir très vite si une menace se présentait… depuis toujours, elle ne faisait que peut confiance aux autres, mais malgré cela elle avait l’impression d’être chez-elle… elle était quand même à l’intérieur du périmètre… en dedans d’elle, elle se dit que s’il devait y avoir quelques actions qui soient… son rôle serait donc de se ranger avec ceux qui étaient à l’intérieur des grilles…

Elle sembla entendre des pas à l’intérieur du manoir… elle tourna que légèrement la tête… mais elle ne vit personne encore… le bruit semblait relativement loin quand même… elle n’avait point fermé la porte en sortant et personne d’autre ne l’avait suivi…

Elle observait donc attentivement et sans mot dit…

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Un sourire sur le visage de Seamus, attendri à bien y regarder, il a compris, surement se sent-il plus serein, ou moins en danger, il a tort, jusqu'à preuve du contraire je suis là pour une seule et unique raison, mais comment pourrait-il ne serait-ce que le deviner ?
Il m'a laissé jeune, entrant dans l'adolescence et me voilà devant lui, femme avec ses apprentissages de la vie dont il ignore jusqu'à la nature même, si il savait, l'incrédule ne me connait plus, m'a-t-il jamais connu de toute façon ?
Trêve de questionnements sans réponse, le voilà qui s'approche de moi, de cette grille qui le sépare de moi, ouverture sur son monde, sur ce qu'il est devenu après l'infamie commise de ses mains, sur celle qui semble être sa compagne et à qui j'arracherais volontiers les saphirs de son regard.
Un avertissement en guise de bienvenue, aucun doute, il n'a pas vu le changement en moi, tant mieux.

Je ne suis plus l'enfant que tu as connu, je sais affronter ce que tu nommes "risque", ne suis-je pas là devant toi pour le démontrer ?

Sans attendre sa réponse, je le contourne entourée de mes fidèles, une main posée sur mon arc sous ma capeline rouge sang, j'avance dans cette cour de gravier, m'approchant de la femme au regard saphir, stoppant un moment à proximité d'elle, la détaillant rapidement et pourtant sans me cacher.
J'incline la tête pour la saluer, furtivement, rapidement, avec l'amertume de la trahison au fond de ma gorge, probablement ignore t-elle jusqu'à l'existence d'Iphaé.

Navrée de cette entrée en matière, juste besoin de capter l'attention de ton "compagnon".

Mes mots meurtrissent ma gorge, l'hypocrisie qui s'échappe de ma bouche n'est même pas camouflée par mon ton, tout juste est-elle adoucie par ma voix, je doute que la femme en soit dupe, je préfère donc continuer ma progression.
Ca bouge de partout ici, du mouvement du coté de ce qui semble être les écuries vu les hénissements qui en monte, la femme restée en retrait ne bouge guère plus que lors de mon excès de colère, mais méfiance tout de même, la porte d'accès à l'édifice restée entreouverte, des ombres qui passent et d'autres qui s'arretent, quelqu'un observe ce qui se passe ici.
Confirmation de mes craintes, de mes suspicions, une voix s'élève de l'interstice sombre, donnant ordre de se saisir de quelqu'un, d'où il se trouve il ne peut s'agir que de moi.
Surprise, étonnement, je ne suis pas entrée ici en voleuse ou en fourbe, je me suis "annoncée", aucune effraction, et de qui donc viens cette voix si "désagréable" qui est donc cet homme pour qui déjà tout le monde se met en branle.
Claquement de doigts, mes compagnons sur la défensive montrent déjà leurs crocs assérés en grognant, celui qui se cache dans l'ombre n'est pas seul à avoir des "soldats" à son service.

Pas le courage de le faire ?

La colère s'empare de nouveau de moi, je déteste ce genre de planqué qui se cache en donnant des ordres, rapidement mon arc est sorti, une flêche placée dans l'encoche, la corde bandée, le pan de porte ouvert vers l'intérieur visé.
Cible touchée, le carreau va se figer juste dans le bois à quelques millimètres de l'ouverture, je sors une nouvelle flêche de mon carcois, et me met en position avant d'ajouter à l'attention du planqué dans sa tour d'ivoire.

On se montre ou on préfère que la prochaine touche une cible plus "humaine" ?

Mon sourire si particulier illumine mon visage de sardonisme plus que mesquin, dévoilant mes dents blanches ourlées de ce pigment rouge qu'aimait à porter ma mère dans son travail, je jette un léger regard en arrière, j'observe et reviens à ma cible primale, attendant de voir celui qui donne les ordres ici.

L'inconnue s'avança à l'intérieur des rempars, elle ne savait vraiment pas dans quoi elle mettait les pieds, les choses bougeaient un peu trop vite pour l'esprit encore un peu embrumé de Cellene. L'une des recrues s'était emparée d'une jeune femme, pendant que Seamus faisait face à dieu sait quoi. L'Azurée n'osa point bouger, serrant toujours son arme dans sa main droite, caché dans son dos. L'inconnue à la capeline s'avança et émis quelques mots.

Navrée de cette entrée en matière, juste besoin de capter l'attention de ton "compagnon".

Des mots à peine compréhensible. Pourquoi dit-elle "ton compagnon". Le ton était très hypocrite, les mots arrachés de la gorge. Très vite, Cellene comprit, sentit, une jalousie certaine. Cette femme devait peut être faire partie du passé du Taciturne. Cette jeune inconnue s'était fourfoyée, avait cru certaines choses, des choses bien éronées et l'Azurée se ferait un malin plaisir à lui faire comprendre rapidement. L'inconnue s'était avancée un peu plus, dépassant Cellene pour s'approcher de l'entrée du manoir, lorsqu'une voix se fit entendre, la voix du Maître à n'en pas douter.

Saisissez vous d’elle et ramenez la … nous.
Vivante !

Cellene jeta un rapide coup d'oeil à Seamus lorsqu'elle entendit une flèche volé et se planté dans le bois. Une erreur, cette jeune femme venait de signer son arrêt de mort. Cellene fit volteface, la colère lui monta au nez rapidement. Elle vit la capeline rouge s'apprêté à tirer une nouvelle flèche, vociférant à tout va. L'Azurée fit un pas en avant, posa sa main gauche sur l'avant bras de la jeune inconnue.

Grave erreur... Et ce n'est point mon compagnon.

Des mots durs, émits fermement, sa voix avait tonné dans le silence. L'Azurée décocha une droite à la jeune femme qui tomba au sol. Inconsciente ou pas? Cellene s'en ficha royalement. Elle la désarma rapidement avant d'observer les compagnons de l'inconnue. Chacuns montrèrent les dents, Cellene aperçut un peu plus loin la meute du Clan. Le chef de meute prêt à sauté sur le premier qui bougerait. Le regard azur se posa sur Seamus.

C'est qui?

Une question qui lui brûlait les lèvres. Armée de l'arc, elle tendit cette fois l'arme contre son propriétaire, Cellene se tenait prête. Elle donna sa sommation à l'inconnue.

Que tes compagnons bougent d'un milimètre et je te transperse la peau!!!

L'Azurée fit deux légers pas en arrière, s'attendant à n'importe quel mouvement d'agression ou de défense de l'inconnue. Cellene savait utilisé un arc, elle l'avait appris avec l'un des meilleurs dans ce domaine, mais ça, elle éviterait bien évidemment d'en parler. Finalement, la balade pour un vidage de coeur avait très mal tourné et s'était totalement détourner de sa priorité. Ce serait pas aujourd'hui que l'Azurée pourrait vider ce qu'elle avait dans son sac...

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Pas de réaction particulière chez le roitelet des lieux, elle ne lui en a pas laissé vraiment le temps d'ailleurs, elle est adroite, rapide, fine, tant intellectuellement que physiquement...
Toujours est-il que je n'ai pas prété attention à elle, et à peine le temps d'entendre à nouveau le son de sa voix et de croiser son regard saphir que ses doigts, serrés en un poing rapide et violent, viennent s'écraser sur mon joli minois me faisant vaciller sur le gravier de la cour, protégé par mes fidèles cependant.
Mal au crane, mais pas comme d'ordinaire, une douleur bien explicable celle-là, désagréable sensation sur le côté du visage, gôut de sang dans ma bouche, cette trainée n'y a pas été de mains mortes.

Pas même le temps de faire un mouvement, étouffé par ma cape rouge, qu'elle s'empare de mon arc, fière de son "méfait" de toute apparence, et curieuse de savoir qui je suis, jusqu'à oser le demander à Seamus, pendant qu'une meute s'approche, pas des croisements ceux-là, mais ils n'avanceront pas plus... du moins je l'espère...
Profitant du moment où elle s'enquiert de mon identité, je passe mes doigts fins sans me faire remarquer sur ma petite arbalète, en me redressant pour me mettre en position plus ou moins assise, tandis que mes compagnons se mettent à grogner de plus belle en la voyant me mettre en joue...
Une remarque acide sur la façon de tanner le cuir, elle pense réellement que mes compagnons ont besoin d'un ordre pour me défendre, candide petite fille en fait... un claquement de doigt et ils s'arreteraient ou... lui sauteraient à la gorge, parfois un regard suffit pour saisir la nuance.

La voilà qui se recule en me gardant dans sa ligne de mire, comme cible humaine, elle se protège, pensant être hors de ma portée ainsi en arrière, un sourire singulier de nouveau sur mon visage, pourquoi n'ai-je jamais su m'en défaire quand ma sournoiserie et mon intelligence se lient pour me sortir de ce genre de situation.
Ma tête se tourne vers mes fidèles, leur donnant ordre d'une regard et d'un haussement de sourcils, chacun d'eux se replacent sur mes côtés, s'asseyant sans plus bouger, se retenant de grogner.
Je reviens à elle, la fixant de mon regard bleuté, presque autant que le sien d'ailleurs, et pourtant bien différent de part sa noirceur, une main sort de la capeline l'autre toujours enfouie, la gachette prête.

Voilà, ça te va comme ça ? Ils sont assez "tranquilles" ?

Tournant la tête vers Seamus, je garde dans mon angle de vision, restreint du fait de ma position, celle qui me menace avec mon arc, attendant patiemment mon heure avant de m'adresser à lui.

Hé !!! Jamais tu répond quand on te pose une question ? Ta... ta je ne sais quoi d'ailleurs te demande qui je suis ?
Elle aurait surement eu la réponse en me demandant mais c'est toi qu'elle interroge alors répond !

Du coin de l'oeil je vois la femme qui porte son attention sur Seamus, baissant légèrement mais suffisament pour que je puisse agir sa garde... un bruit, particulier, singulier, celui du tissu qui se fent de façon net, à son tour de ne pas avoir le temps de comprendre...
Mon sourire s'élargit alors que je me couche de nouveau au sol pour tenter d'éviter la flêche qu'elle pourrait laisser partir, le carreau a touché pile ce que je visais, après avoir traversé le rouge sang de ma cape, le voilà ancré dans sa cuisse pour en faire couler l'elixir de vie.

Seamus, elle ou moi ? Fais ton choix !!!

Mon ton est ferme, ma voix ne tremble pas, et j'attend le bras tendu de voir si il m'aidera à me redresser ou non...

Iph.. Izaé n’avait pas changé. Emotionnellement en tout cas. Physiquement elle était devenue femme, d’une ressemblance à s’y méprendre avec sa défunte sœur ce qui n’avait pas manqué de semer un trouble immense dans l’esprit déjà bien torturé du Taciturne. Rebelle, au port altier et fier, elle continuait de le défier sans plus pour autant jouer du quiproquo qui avait fait baisser sa garde à Seamus. Elle s’était clairement identifiée, ce qui n’annonçait pas pour autant des moments paisibles et détendus. Jamais il n’avait pu connaître ce genre de moments en sa compagnie. Jalousie ou envie du bonheur qui les unissait sa sœur et lui ou tout simplement impertinence juvénile, Seamus n’avait jamais voulu chercher plus en avant ce qui motivait la cadette.

Le délaissant avec mépris, elle le contourna pour se diriger sournoisement vers Cellene. En d’autre temps, d’autres lieux, Seamus aurait pu trouver la confrontation, intéressante voire même amusante. Mais il savait très bien, il l’avait compris à ses propos, ce pourquoi Izaé agissait de la sorte : l’atteindre lui, indirectement, vu qu’elle le nommait compagnon de Cellene, multipliant les sous entendus de l’ignorance aveugle.

Il secoua lentement la tête et posa la main sur le pommeau de son épée qui dépassait légèrement de son épaule gauche. Il remarqua aussi ce qui se tramait un peu sur le côté : la louvetière avait intercepté une inconnue. Seamus fronça les sourcils, Izaé avait-elle finalement changé au point de s’encombrer d’une compagne, elle qui préférait la compagnie animale, comme le témoignait si bien la meute qui l’accompagnait nerveusement. Son désir de vengeance l’avait peut-être poussé à agir de la sorte. La vigilance maximale était de mise et les moments qui allaient suivre seraient cruciaux.

La voix gutturale du Maitre se fit alors entendre depuis le grand hall qui amplifia encore ses ordres. Rassurants, inquiétants. Comme de bien entendu ce genre d’intervention suscita chez Izaé une réaction épidermique et, vu le contexte du Manoir, irréfléchie. Elle décocha un trait qui se ficha dans le linteau de la porte non loin de la protégée de Samaël. Porter atteinte au Maître, même en échouant, signait son arrêt de mort à plus ou moins brève échéance, sauf si la jeune femme pouvait-être d’une quelconque utilité pour Chaos. Cette perspective le fit frissonner tandis qu’il luttait contre les images d’un autre viol, profondément enfouies en lui et qui avaient refait surface de manière tonitruante lors de l’apparition de la cadette.

Seamus n’eut pas le temps d’intervenir que l’Azurée, qui reprenait peu à peu pied dans leur réalité commune, projeta Izaé au sol d’un vigoureux coup de poing et se saisit de son arme visible, ignorant comme de juste la petite arbalète qui ne quittait jamais la jeune femme. Sortant son épée de son fourreau, il s’approcha méfiant de la meute grondante et attentiste. Il savait qu’un geste d’Izaé pouvait provoquer un carnage inutile. Mais la jeune femme semblait assez bien appréhender la situation et ne lâcha pas sa meute sur Cellene, la présence de Seamus avait du être dissuasive.

Il répondit à l’interrogation de Cellene relayée par Izaé de manière certes plus acerbe.

…Amie…
…je crois…

Les sempiternels doutes l’assaillirent de nouveau, au plus mauvais moment, alors qu’il se devait de garder la tête froide. Une fois de plus les événements le ramenèrent brutalement à la réalité. Izaé avait décoché un fin carreau, au travers même de ses vêtements, qui finit sa course dans les chairs meurtries de Cellene.

Grimaçant de douleur, étouffant un cri, l’Azurée ne chancela pas pour autant, gardant tant bien que mal en joue l’auteure de sa blessure. La tension était à son comble et les ordres du Maître lui revinrent à l’esprit comme une litanie abrutissante, le forçant à ne pas faire le choix que toutes deux lui imposaient. Il avança lentement.

Positionné entre les deux protagonistes de cette danse macabre, rempart corporel, Seamus s’arrêta et plongea sont regard échaudé tour à tour dans celui de Cellene puis d’Izaé. Il laissa s’écouler un long moment, pesant et chargé d’émotions denses, avant de finalement se tourner complètement vers la femme en capeline rouge et lui parla distinctement, achoppant sur les mots qu’il semblait chercher au plus profond de lui.

…A raison… ou …a tord…
…trop de morts…
…des explications…
…sans doute vaines…
…ensuite tu …
…choisiras…
…s’il nous le permet…

Cette longue tirade l’avait épuisé tout autant que la tension nerveuse qui l’avait assailli. Il ne s’agissait pas ici d’un banal combat au service du Clan. L’enjeu était tout autre, il était flamboyant…

Il prit la main d'Izaé attendant qu'elle...
il ne savait finalement pas ce qu'il attendait d'elle

Un pas…deux pas…trois pas…La pointe de sa lame brille en effleurant la chair de la sauvageonne…

Un pas…deux pas …trois pas…Elles se rapprochent de Seamus et Cellene lorsque la voix du « Maître » retentit…

Un pas…deux pas…trois pas…Cellene a reprit le dessus…

Loreleï passe son bras libre autour du cou de la jeune femme, plantant la pointe de sa dague dans son cou.

« -Dis moi, elle veut quoi là ta copine ??? »

Les mots sont susurré à son oreille, inaudible pour les autres, le ton se fait sec, la main se ressert sur une poignée de cheveux, le regard tranchant…

Elles se rapprochent du groupe lorsque les bâtards prennent place aux cotés de leur maîtresse, moment rapide, la jeune femme à la cape prend Cellene de court, Loreleï ressert son bras autour de l’autre jeune femme, retournant sa dague entre ses doigts, prête à la lancer sur la folle en rouge lorsque Seamus s’interposa.

Loreleï et la sauvage contre elle arrivèrent près du groupe.

Les mots de Chaos résonnent dans l’esprit de Lor, il la veut vivante…

Mieux mettre fins à ses jours...

Loreleï observa les bâtards d’un œil critique, un sourire sardonique naissant aux bords de ses lèvres lorsqu’elle comprit que la meute du clan arrivait…

Quelques hurlements mecontents se faisaient entendre, ils savaient qu’on essayait de pénétrer leur antre…Puis leur forme se fit entrapercevoir…prêt à attaquer…à défendre leur territoire…

Loreleï se concentra sur ce que racontait la belle en rouge et Seamus, en se mettant aux cotés de Cellene.

La sauvage essayait d’esquiver à l’emprise de Loreleï qui la maintenait fermement.

Elle observe Seamus qui tend sa main, se mandant si cela est une bonne idée en soit…

Les émeraudes passent de Cellene au deux autres pour aller se perdre sur la meute du clan qui ne désire qu’un chose…

L'inconnue clouée au sol, la tension fut intense, désagréable, invivable. L'Azurée tint l'inconnue en joue, elle ne bougeait pas, elle parlait beaucoup trop pour l'esprit de Cellene. Elle qui venait à peine de retrouver ses moyens, c'était trop. Trop de mots à la suite, trop de tension en même temps, trop de geste pour tout suivre. La meute de l'inconnue s'assit, ne bougeant plus sous les ordres de leur "patronne". La mâchoire de Cellene se serra, se desserra nerveusement. Les mots de Seamus frappèrent l'esprit de Cellene. Comment pouvait-il ne pas le savoir? Soit c'était une amie, soit ça ne l'était pas. Le "je crois" fut de trop, les sourcils de l'Azurée se froncèrent. Une seconde d'inattention qui lui fut fatale.

La douleur s'installa, fut présente dans les chairs de Cellene. Elle le sentit partir de sa cuisse, longer son bassin, remonter le long de sa colonne vertébrale. Elle étouffa un gémissement, grimaça de douleur, mais ne bougea pas. La flèche qu'elle tenait entre ses doigts y resta crochée. Comme si cette maudite flèche ne devait pas finir son destin dans l'arrogante bonne femme qu'elle tenait en joue. Les mains de Cellene se mirent à trembler, la colère s'empara d'elle, la rongea de l'intérieur, ses yeux fixés sur l'inconnue allongée au sol. Elle serra les dents, garda le contrôle de son corps qui ne demandait qu'à s'effondrer. Une voile noire passa devant Cellene, était-ce son corps qui la lâchait finalement? Etait-ce la perte de son sang qui s'écoulait de sa cuisse gauche, qui allait la faire chanceler? Non, ce n'était que Seamus qui se plaça entre les deux femmes. Lentement, si lentement, qu'elle eut l'impression que le geste passait au ralentit. Elle crocha les deux yeux verts de Seamus avec ses deux saphirs. Seules choses qu'elle pouvait voir correctement, ces deux prunelles vertes, mais vide. Il ne disait rien, comme à son habitude, il ne bougeait pas vers elle, il ne l'aidait pas. Il se tourna pour observer sa "pseudo amie". Il parla cette fois, il lui expliqua certaines choses. Cellene ne put évidemment plus la tenir en joue, il était devant comme pour la protéger. Elle vit une main se tendre vers la capeline rouge. Il l'aidait, il allait la relevé pendant que Cellene souffrait le martyre.

Sa respiration s'était accélérée, la douleur l'envahissait. Les douleurs l'envahissaient : Celle de sa cuisse, ainsi que celle de son coeur. Ami qu'il devait être... Il avait fait son choix, Cellene n'en faisait donc pas partie. Il l'avait choisi elle... cette même personne qui avait tenté de mettre fin à ses jours à deux reprises. Une manquée, l'autre plantée dans sa chair. Trahie, blessée, ses mains serrèrent l'arc et la flèche. Son corps tremblait, qu'allait-elle faire maintenant? Finalement toutes ses personnes qui l'entouraient, n'était pas de confiance. Une nouvelle fois, elle se sentait trahie. Encore une fois, elle s'était fourvoyé sur ses "amis".

La douleur se fit de plus en plus présente dans le corps et l'âme de Cellene, elle commençait à perdre pied, à perdre le contrôle. Elle lâcha brutalement l'arc et la flèche. L'attiraille tomba au sol dans un bruit sourd, Cellene fit un pas en arrière posant sa main gauche sur sa cuisse meurtrie. Personne ne semblait vouloir lui venir en aide, cette inconnue était plus importante. A cet instant elle songea au seul homme qui l'avait vraiment aider, au seul homme qui avait été présent après que le jeunot avait meurtri son coeur. Mais l'Argenté n'était pas là, Cellene se sentit la plus seule au monde. La tête lui tourna, le sol se dérobait sous ses pieds, sa tête bascula légèrement en avant. Elle se sentit partir, mais elle tenta de se reprendre. Il fallait qu'elle parte d'ici, qu'elle retourne au plus vite à l'intérieur du manoir, seul endroit, peut être, ou elle serait vraiment en sécurité. Soit pour mourir, soit pour se soigner...

Une présence se fit sentir à ses côtés, deux personnes : l'une qui tentait de se débattre, l'autre des plus calmes. La tête de l'Azurée se releva lentement, elle croisa le regard de l'inconnue, celle qu'elle avait rencontré pendant son "absence". Celle qui semblait être une nouvelle recrue du Clan. Un appel à l'aide fut donné avec le regard azur. Cellene supplia de ses saphirs la jeune femme à ses côtés, afin qu'elle lui donne un coup de main. Mais elle tenait en joue une autre femme, encore une personne de plus dans la propriété de la Main Noire. La main pleine de sang se serra sur la fléchette, le regard de Cellene se baissa afin d'observer l'étendue de sa plaie. Il fallait qu'elle enlève cet objet de son corps. Serrant les dents, elle prit son courage à deux mains et tira d'un coup sec. Elle étouffa un nouveau gémissement, se plia légèrement en deux, prête à déposer un genou au sol. Le travail fut intense afin que l'Azurée reste debout. Elle ne voulait pas vacillé maintenant, elle ne voulait pas démontrer une quelconque faiblesse en se mettant à genoux. Les yeux de Cellene se fermèrent un instant, les gouttes de sueur perlèrent sur son front. La souffrance était trop grande.

Recrue Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 31/08/2008

Il avait pris la bonne décision, et d'un signe de main je faisais signe à mes fidèles de se calmer, saisisant sa main, je me hisse pour me redresser, le regardant "calmement", jetant un regard à la femme blessé qui comme une idiote ote le carreau dans sa cuisse.
Sans trop savoir réellement pour quelle raison, je bouscule Seamus de la main, le faisant se tourner vers son "amie".

Cette gourde a arraché le carreau.... Aide là elle va se vider de son sang...

Voilà que j'arrive à me surprendre moi-même, pourquoi ai-je donc dit ça, qu'elle se vide son sang m'indiffère totalement, pourtant je fais en sorte qu'on s'occupe d'elle... aurais-je soudain des relans d'humanité ? Chassons donc ses idées de ma tête, ce n'est pas dans ma nature.
Poussant davantage la raclure vers cette femme, j'en profite pour récupérer mon arc tombé au sol, le rangeant pour ne pas attiser la méfiance plus qu'elle ne l'est déjà, jetnant un regard vers cette porte entrouverte d'où le froussard n'a pas daigné se montrer, un lache de plus en ce lieu.
Restant en retrait j'observe suivant le mouvement en tenant mes compagnons tranquilles, se faire petite pour le moment, profil bas comme il se dit parfois pendant que les mots de seamus résonnent et tournent dans ma tête.
Trop de morts... oui surtout une de trop pour laquelle il va payer, à tort ou à raison comme il l'a dit.